EADS : réorganisation du pilotage franco-allemand

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont félicités lundi de la nouvelle organisation d'EADS, après des négociations difficiles entre Paris et Berlin pour aboutir à une simplification de la direction du groupe européen. Le président français a confirmé que le groupe aéronautique aurait désormais un organigramme simplifié, plaçant Louis Gallois seul aux commandes d'EADS et son homologue allemand Tom Enders à la tête d'Airbus.

Louis Gallois est revenu mardi matin au micro d'Europe 1 sur la réorganisation à la tête d'EADS. "Je serai d'une certaine manière le patron de Thomas Enders", affirme le président exécutif du groupe de défense et d'aéronautique européen. "Les décisions seront prises plus rapidement. Il n'y aura plus un camp français et un camp allemand", ajoute-t-il. En précisant que les relations avec les allemands "n'ont jamais été mauvaises". Lundi, l'Allemand Thomas Enders, actuel coprésident d'EADS, a en effet annoncé qu'il allait devenir président d'Airbus et que son homologue français Louis Gallois deviendrait le seul président exécutif d'EADS. Cette annonce a été faite quelques heures avant la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au siège d'Airbus à Toulouse. La France et l'Allemagne avaient d'ores et déjà indiqué qu'elles étaient d'accord pour mettre fin au principe de direction binationale qui crée notamment des problèmes lorsqu'il faut prendre des décisions rapides. Thomas Enders et Louis Gallois ont accueilli Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pour un déjeuner avec des salariés allemands et français d'Airbus au restaurant d'entreprise. Après le déjeuner, le président français et la chancelière allemande ont rencontré brièvement et à huis clos les actionnaires d'EADS, avant de visiter la chaîne de montage du très gros porteur A380. Ensuite, lors d'une déclaration conjointe à la presse, Nicolas Sarkozy a confirmé l'accord franco-allemand et précisé qu'Arnaud Lagardère allait abandonner la présidence du conseil d'administration du groupe européen EADS au profit de l'Allemand Rüdiger Grube, avant de reprendre ce poste dans quatre ans. Les principaux syndicats d'Airbus se sont montrés "très réservés" à l'annonce de cette recomposition franco-allemande. "Nous sommes très réservés. "En fait, il n'y a rien de vraiment nouveau et nous ne sommes pas persuadés que le nouveau partage des responsabilités adopté constitue la bonne solution aux problèmes d'Airbus", a déclaré Jean-François Knepper, délégué central Force ouvrière. "Il n'y a pas d'hommes nouveaux dans cette solution, il y a juste eu un nouveau mélange des cartes. Cela ne devrait donc rien changer", a-t-il estimé.