EADS : le rôle de l'Etat reste flou

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les responsables de la Caisse des dépôts ont réaffirmé mardi devant les députés que le gouvernement français n'avait pas autorisé l'achat de titres EADS, qui pourraient relever d'un délit d'initiés. Mais ils n'ont pas levé toutes les ambiguïtés sur le niveau d'implication de l'Etat dans cette affaire. L'opposition réclamait une commission d'enquête en ce sens, la demande a été rejetée par le Sénat.

Des explications longues et complexes mais au final qui n'éclairent pas vraiment le dossier EADS, voilà ce que plusieurs responsables de la Caisse des dépôts entendus mardi ont fourni aux députés à propos du délit d'initiés présumé chez EADS. Dans ce dossier, c'est la Caisse des dépôts qui aurait racheté une partie des titres vendus notamment par Lagardère (propriété d'Europe 1) alors que l'action du groupe européen était encore au plus haut. Mais l'essentiel des débats a porté sur le rôle de l'Etat dans ce dossier. Le ministère a-t-il autorisé cette opération de rachat ? Devait-il le faire ? Est-il au courant ?

L'Etat "n'a jamais donné" d'autorisation de rachat des titres EADS a affirmé Philippe Auberger, l'ancien président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts (CDC). Avant de préciser que le ministère "n'avait pas à donner" une telle autorisation. Mais si le directeur financier de la CDC a affirmé que l'établissement public n'avait "jamais informé l'Etat", Philippe Auberger a estimé au contraire qu'ordre avait été donné d'informer le ministère, sans pouvoir dire si cela avait vraiment été fait. Des positions relativement confuses qui n'ont pas permis aux députés de déterminer le degré d'étanchéité entre la Caisse des dépôts et l'Etat. L'ancien ministre de l'Economie, Thierry Breton, avait affirmé la semaine dernière avoir appris "par la presse" ce rachat de titres.

Pour en savoir plus, le Parti socialiste et le Parti communiste ont demandé la création d'une commission parlementaire, qui dispose non seulement du droit d'auditionner des témoins mais aussi d'enquêter sur les lieux de l'affaire et de collecter des pièces. Pour l'instant, seules les commissions des Finances du Sénat et de l'Assemblée travaillent sur ce dossier et se concentrent sur le délit d'initiés présumé dans son ensemble. Le PS et le PCF proposaient de s'attacher plus précisément au rôle de l'Etat dans cette affaire. Mais cette demande de commission parlementaire a été rejetée par le Sénat dont la majorité a estimé avoir fait assez d'investigations dans ce dossier.