Duo d'ex-premiers ministres pour penser l'avenir

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président a nommé Michel Rocard et Alain Juppé à la tête de la commission sur les investissements financés par le grand emprunt.

Nicolas Sarkozy a demandé aux anciens premiers ministres Alain Juppé (UMP) et Michel Rocard (PS) de présider "une commission chargée de réfléchir aux priorités" du futur emprunt national, a annoncé l'Elysée, lundi, dans un communiqué.

"C'est un grand changement en France : deux hommes de talent, Alain Juppé et Michel Rocard, l'un de droite, Premier ministre de Jacques Chirac, l'autre de gauche, Premier ministre de François Mitterrand, ont accepté à ma demande de présider une commission de très haut niveau pour réfléchir à 20 ans quels sont les secteurs stratégiques dans lesquels la France doit investir", s'est félicité le chef de l'Etat.

Ecoutez-le à Evian en marge d'une rencontre avec Gordon Brown :

Electron libre de la gauche française, l'ancien hôte de Matignon sous François Mitterrand (de 1988 à 1991), âgé de 78 ans, avait déjà opéré ces derniers mois un rapprochement avec l'exécutif. Il a été nommé ambassadeur chargé des négociations internationales sur les pôles Arctique et Antarctique et président de la "Conférence des experts" sur la taxe carbone.

Quelques heures après sa nomination, dans une tribune au Monde (daté de mardi), il estimait que la crise donne "tragiquement raison" à la social-démocratie, qui "explique depuis un demi-siècle que les marchés ne sont pas autoéquilibrants, qu'il faut réguler économie et finance, et lutter fiscalement contre les inégalités".

Michel Rocard devra faire oeuvre commune avec l'un de ses successeurs à Matignon entre 1995 et 1997, Alain Juppé, que des rumeurs donnaient récemment à nouveau au gouvernement et qui ne s'est jamais montré emballé par le principe de l'ouverture à gauche. Ancien patron du RPR, Alain Juppé, 63 ans, a été un éphémère membre du premier gouvernement de François Fillon à la tête du super-ministère de l'Ecologie (mai-juin 2007), qu'il a quitté après avoir perdu la députation en Gironde.

Le futur emprunt national a été annoncé par Nicolas Sarkozy lors de son intervention devant le Congrès réuni à Versailles le 22 juin.