Divergences stratégiques au PS

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Administrator User , modifié à
Pour contrer la montée de François Bayrou, le Parti socialiste a du mal à définir une ligne stratégique claire. Les deux anciens adversaires de Ségolène Royal font chacun entendre une voix différente. Fabius joue la carte "à gauche toute" tandis que Dominique Strauss-Kahn attend de François Bayrou qu'il montre qu'il a "vraiment rompu avec la droite".

Les socialistes sont divisés sur les moyens de contrer la vague Bayrou. La réunion du bureau politique mardi soir a mis en exergue deux stratégies, l'une, prônée par Laurent Fabius, appelle à un virage à gauche, l'autre, défendue par Dominique Strauss-Kahn, invite François Bayrou à rejoindre le pacte présidentiel de Ségolène Royal, pour prouver qu'il a vraiment rompu avec la droite. Evoquant cette rupture, DSK a expliqué sa position mercredi matin sur Europe 1. "Je pense qu'il aura du mal à la faire et le fait qu'il ait du mal à le faire montre qu'il n'y a pas de rupture et donc, au bout du bout, qu'il y a bien deux candidats qui représentent les idées de la droite", a-t-il dit. Dominique Strauss-Kahn a assuré qu'il refusait de se placer dans la logique où François Bayrou se qualifierait pour le second tour au détriment de Ségolène Royal. "Ségolène Royal sera au deuxième tour, la gauche sera présente, il ne se passera pas ce qui s'est passé en 2002", a-t-il affirmé. Laurent Fabius a de son côté insisté sur la nécessité pour la candidate socialiste de clarifier son message. L'ancien premier ministre de François Mitterrand a estimé sur LCI que la gauche "ne pouvait pas gagner dans la confusion" et que le PS devait dire "clairement" qu'il a face à lui "deux adversaires de droite, Nicolas Sarkozy et François Bayrou". "Il faut appuyer sur nos points forts de gauche et il faut que nous disions clairement que nous avons en face de nous deux adversaires de droite, Nicolas Sarkozy et François Bayrou", a-t-il dit. Laurent Fabius a jugé "salutaire" le débat au sein du PS sur la stratégie présidentielle. Dans une allusion à peine voilée aux ratés de la campagne de Lionel Jospin en 2002, Laurent Fabius a ajouté : "Quand il y a des problèmes, il faut les traiter avant".