Disparues de l'Yonne : la justice met un point final

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La condamnation d'Emile Louis à la perpétuité pour l'assassinat des sept disparues de l'Yonne est définitive. Son pourvoi en cassation a été rejeté ce jeudi. Cette décision clôt le parcours judiciaire de l'ancien chauffeur de car bourguignon aujourd'hui âgé de 73 ans mais aussi une des plus grandes affaires judiciaires françaises.

C'est l'épilogue d'une affaire de plus de 30 ans. La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté ce jeudi un ultime pourvoi formé par Emile Louis, après avoir déjà en novembre 2006 rendu définitive une précédente condamnation pour viols et actes de barbarie. La plus haute juridiction judiciaire a jugé conforme au droit le verdict du 27 juin 2006 de la cour d'assises d'appel de Paris condamnant Emile Louis à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, pour l'assassinat de sept jeunes femmes disparues dans la région d'Auxerre entre 1975 et 1979. Cette peine était déjà celle infligée en première instance en 2004 par les assises de l'Yonne.

Les sept victimes, Françoise et Bernadette Lemoine, Chantal Gras, Jacqueline Weis, Madeleine Dejust, Martine Renault et Christine Marlot, avaient disparu dans la région d'Auxerre entre 1975 et 1979. Agées de 15 à 25 ans, elles étaient toutes pupilles de la Ddass et déficientes mentales légères, La plupart avait fréquenté le bus scolaire conduit par Emile Louis, l'une avait été sa maîtresse et une autre avait été placée dans la famille du chauffeur de car. La justice a mis très longtemps avant de trouver et condamner le coupable, Emile Louis, l'affaire ayant été médiatisée sous le nom des "Disparues de l'Yonne".

Emile Louis a avoué les faits en garde à vue en décembre 2000 et, sur ses indications, deux corps avaient été retrouvés. Il s'était ensuite rétracté et n'a cessé depuis de clamer son innocence. Au cours des débats devant la cour d'assises d'appel de Paris, il a regretté des attouchements commis dans les années 80 sur des enfants, pour lesquels il a été condamné à deux reprises par le tribunal correctionnel. Mais il a nié tout assassinat. Toutes les juridictions appelées à se prononcer en ont décidé autrement.

L'avocat des familles des disparues, Me Didier Seban, a exprimé jeudi la "grande satisfaction" de celles-ci "que soit mis un point final à une affaire de trente ans". Pour lui, le parcours judiciaire d'Emile Louis, lui-même pupille de la Ddass et abandonné à sa naissance le 26 janvier 1934 à Auxerre, est "définitivement clos".

Dans un autre dossier, Emile Louis a été condamné en appel en 2005 à 30 ans de réclusion pour "sévices sexuels et actes de barbarie" commis entre 1992 et 1995 sur sa seconde épouse et la fille de celle-ci à une époque où la famille séjournait à Fréjus (Var). Cette condamnation est devenue définitive après le rejet d'un pourvoi en cassation le 29 novembre 2006.