Dîner détendu et franc entre Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président français Nicolas Sarkozy, souvent critique à l'égard de Moscou, a entamé mardi sa première visite officielle en Russie. La première rencontre avec son homologue russe s'est déroulée sans encombre, si l'on en croit le chef d'Etat français. Nicolas Sarkozy a fait état d'une "très longue discussion détendue, approfondie, franche, passionnante".

Nicolas Sarkozy est en Russie pour une visite de 24 heures... Le chef d'Etat français a rencontré son homologue Vladimir Poutine mardi soir dans la résidence du président russe à Novo Ogarevo, dans la banlieue de Moscou, pour un dîner de travail. Un repas apprécié apparemment par Nicolas Sarkozy. A la fin du dîner, le président français a déclaré avoir eu "une très longue discussion détendue, approfondie, franche, passionnante". Ils auront un nouvel entretien mercredi au Kremlin suivi d'une conférence de presse. Pour réchauffer l'atmosphère, les deux hommes, qui avaient fait connaissance lors du G8 d'Heiligendamm en juin, se sont également prêtés, devant les caméras, au jeu de la complicité et de la détente. "On peut faire du sport ensemble", a lancé le chef de l'Etat russe à son hôte, grand amateur de jogging. "Tu cours ?", lui a alors demandé Nicolas Sarkozy. "Non, moi je nage", a répondu Vladimir Poutine. Ce dernier a alors invité son hôte à monter à bord de sa voiture, un 4x4 Mercedes, et a démarré sur les chapeaux de roues, tous feux éteints, pour faire le tour du propriétaire.

L'Iran et le Kosovo ont constitué le plat de résistance de l'entretien des deux présidents. Sans dévoiler réellement les sujets de conversations abordés mardi soir, Nicolas Sarkozy s'est toutefois déclaré satisfait des discussions. "Nos positions se sont très fortement rapprochées et j'ai vraiment senti une convergence", a expliqué le chef de l'Etat français. "Je ne me sens pas libre de tout dévoiler jusqu'au bout", a-t-il dit. Toutefois, sur la question du Kosovo, qui sépare Paris et Moscou, le président français a rapporté "avoir trouvé chez Poutine une volonté de ne pas fermer la porte sur une solution qui permettrait d'éviter les humiliations". "Nous avons évoqué une piste qui pourrait éventuellement permettre de rapprocher les points de vue", a indiqué Nicolas Sarkozy.

Dans le sillage de la chancelière allemande Angela Merkel, qui ne manque pas une occasion de dire ce qu'elle pense au maître du Kremlin, le président Sarkozy avait multiplié les piques et les signes d'intransigeance envers Moscou. Il a condamné à plusieurs reprises depuis son élection les atteintes aux droits de l'Homme en Russie et a dénoncé la "brutalité" de Moscou dans le recours à l'arme énergétique. Juste avant sa visite, il a rappelé Moscou à ses "devoirs" en matière démocratique ainsi que dans "la résolution des grands problèmes du monde" et reçu le président ukrainien pro-occidental Viktor Iouchtchenko, bête noire de Moscou. De son côté, le Kremlin espère que la visite de du président français apportera des éclaircissements quant à la position de Paris sur certains sujets internationaux après des "déclarations contradictoires de personnalités officielles françaises". Nicolas Sarkozy a pris à plusieurs reprises le contre-pied de son chef de la diplomatie Bernard Kouchner, rejetant notamment le mot "guerre" dans le dossier du nucléaire iranien.