Des primaires "ouvertes" pour gagner en 2012

Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova, craint un éparpillement des voix de gauche en 2012, qui jouerait en la faveur du Front national.
Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova, craint un éparpillement des voix de gauche en 2012, qui jouerait en la faveur du Front national. © MAXPPP
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Samira Hamiche , modifié à
Pour le président de Terra Nova, la gauche doit se fédérer si elle compte gagner en 2012.

Anticipation et pragmatisme. Telle pourrait être la devise d’Olivier Ferrand, le président de la fondation Terra Nova, un think tank qui s'autodéfinit comme "progressiste et indépendant". Alors que le PS s’agite depuis plusieurs mois dans le cadre des primaires du parti, qui doivent conduire à l’élection d’un présidentiable pour 2012, ce socialiste craint que le FN, qui ne cesse de monter dans les sondages, ne vienne détrôner une gauche victime de ses propres querelles intestines.

Membre du PS, Olivier Ferrand fait ainsi partie des signataires de "l’appel du 21 avril". La tribune, lancée notamment par des lycéens et étudiants, des responsables du MJS et de Terra Nova, demande à "tous les partis de gauche de travailler ensemble à une plateforme commune visant la désignation d'un candidat unitaire dès le premier tour, grâce à des primaires ouvertes".

Lutter contre la fragmentation de la gauche

L’objectif de primaires ouvertes, a développé Olivier Ferrand jeudi sur Europe 1, est de "lutter le plus possible contre la fragmentation de la gauche", en bâtissant une union de candidats de gauche.

La gauche court le risque de l'éparpillement de ses voix :

"Le risque du 21 avril, pour 2012, il est plus que présent", a-t-il avancé. "En 2002, c’était un accident politique. Aujourd’hui, on y va tout droit. Tous les sondages donnent Marine Le Pen régulièrement au second tour", a ainsi déploré le socialiste, qui craint un éparpillement des voix des électeurs de gauche.

Les primaires pour réunir les "progressistes"

La stratégie, indique Olivier Ferrand, consisterait à "utiliser la primaire" comme "élément de premier rassemblement de la gauche", afin d’adresser un message d’union aux électeurs.
Néanmoins, ce projet, qui reste du domaine de la théorie, n’accueillerait que "la famille progressiste". Seraient ainsi réunis "au minimum" les radicaux de gauche et les chevènementistes, ainsi qu’Europe Ecologie-Les Verts.

Le projet des signataires de l’appel du 21 avril risque justement de buter sur la question de l’intégration des écologistes à la démarche. Eva Joly a ainsi jugé mercredi que la démarche des MJS et de Terra Nova constituait "une erreur", car, a-t-elle estimé, s’intégrer aux primaires du PS "appauvrirait le débat démocratique".