Des doutes à l'Elysée et chez les Français

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des interrogations apparaissent dans l'entourage de Nicolas Sarkozy face aux grèves qui arrivent, aux premières épreuves économiques et aux revendications des Français en matière de pouvoir d'achat. Une majorité relative de Français juge mauvaise la politique économique du gouvernement, selon le baromètre mensuel de l'institut BVA pour Les Echos.

"On a raté le big bang d'après élection, il fallait frapper plus fort, réformer davantage les structures, jouer sur l'offre" ou encore "on a tout faux, on fait dans la demie réforme", ont confié à Fabien Namias, du service politique d'Europe 1, certains conseillers proches du président.

Ce petit coup de blues est visiblement partagé par les Français. Une majorité relative juge mauvaise la politique économique du gouvernement, pour la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, selon le baromètre mensuel de l'institut BVA pour Les Echos. 49% (+7) des personnes interrogées la jugent mauvaise (14% très mauvaise et 35% plutôt mauvaise), contre 46% (3% très bonne et 43% bonne). En deux mois, l'indice de popularité de la politique économique du gouvernement est passé de +8 à -3. "La politique économique gouvernementale est pour la première fois impopulaire avant même que les mouvements sociaux n'aient réussi leur coagulation", note BVA. Selon l'institut, ces données reflètent non seulement une augmentation de l'insatisfaction des classes populaires mais surtout "le désaveu nouveau" des classes moyennes. Largement favorables (57%) au gouvernement en septembre, une partie des professions intermédiaires ainsi que des cadres au revenu moyen-supérieur sont revenus sur leur position : 54% se disent désormais insatisfaits contre 40% favorables pour les premiers, tandis qu'il y a 58% de défavorables contre 41% parmi les seconds.

Six Français sur 10estiment que leur situation personnelle est restée inchangée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, alors que 32% considèrent même qu'elle s'est dégradée. Seuls 3% pensent qu'elle s'est améliorée. Une enquête qui ne devrait pas réconforter dans les couloirs de l'Elysée.

Nicolas Sarkozy reste pourtant confiant. Le président a défendu mardi après-midi devant le Parlement européen sa politique de réformes alors que la France est de nouveau dans le collimateur de la Commission européenne à cause de ses déficits publics. "Lorsque la France va bien, c'est toute l'Europe qui peut en profiter", a déclaré le président français, qui a donné à ses propos l'allure d'une mise en garde contre des pressions trop fortes de Bruxelles. "Nul en Europe n'a intérêt à une France affaiblie, incapable de trouver en elle les ressorts de la croissance. Nul en Europe n'a intérêt à une France en déclin, à une France qui doute d'elle-même ou à une France qui aurait peur de l'avenir", a poursuivi Nicolas Sarkozy. "J'ai engagé une politique de réformes. Ces réformes, il n'est pas de l'intérêt de l'Europe qu'elles échouent parce que c'est grâce à ces réformes que la France assainira ses finances publiques et que la France respectera ses engagements", a-t-il ajouté. "Ces réformes les Français les ont approuvées. Je leur ai tout dit avant les élections. C'est pour cela que je mènerai ces réformes au bout", a-t-il déclaré aux députés européens, à la veille d'une nouvelle journée de grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.