Délinquants sexuels : les mesures de Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les délinquants sexuels ne sortiront plus de prison à l'issue de leur peine sans être passés devant un collège d'experts qui décideront éventuellement de leur hospitalisation en milieu fermé, a annoncé Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat a précisé qu'un hôpital spécialisé dans le traitement des délinquants sexuels ouvrirait en 2009 à Lyon.

Lundi, le président a présenté plusieurs mesures dans le traitement des délinquants sexuels. Un hôpital fermé devrait ouvrir en 2009 à Lyon. Un détenu, comme le pédophile récidiviste qui a violé le petit Enis la semaine dernière, "ne pourra pas sortir de prison uniquement parce qu'il a exécuté sa peine", a dit Nicolas Sarkozy dans la cour de l'Elysée. "Les détenus de ce type, à la fin leur peine, seront examinés par un collège de médecins et si ce collège des médecins reconnait leur dangerosité, ils ne seront pas remis en liberté, ils iront dans un hôpital fermé où ils seront soignés", a-t-il poursuivi. "Ceux qui n'accepteront pas d'être soignés resteront dans cet hôpital fermé le temps où l'on estimera qu'ils sont dangereux", a ajouté Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat a précisé que ces mesures seraient intégrées à un texte de loi prévu pour le mois de novembre sur la condition pénitentiaire. Le chef de l'Etat a par ailleurs demandé à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot de préparer "un ensemble de mesures pour améliorer le traitement des malades psychiatriques en prison". Le président s'exprimait à l'issue d'une réunion à l'Elysée sur "les mesures de sûreté contre les criminels dangereux" en présence des ministres concernés et du chef du gouvernement, François Fillon. Salué par l'UMP, le plan contre les pédophiles annoncé par Nicolas Sarkozy suscite des interrogations sur le plan juridique tandis que l'opposition n'y voit que "gesticulation" et "effet d'annonce." "Comme à chaque fois, on légifère sous le coup de l'émotion et on fait des mauvaises lois", a déploré Christophe Regnard, secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM). "Il n'y a rien de nouveau dans les mesures qui sont annoncées. Soit on réforme des choses qui ont été modifiées au cours des deux dernières années, soit on réinvente des choses qui existent déjà", a-t-il dit. Quant au sénateur maire de Lyon, il se dit surpris par l'annonce de la création de cet hôpital spécialisé dans l'acceuil des pédophiles en 2009. Gérard Collomb estime qu'il s'agit d'une annonce visiblement hâtive, sans discussion préalable sur le terrain.