"Dégradations" à la SNCF : une première condamnation en Moselle

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un cheminot de 45 ans a été condamné vendredi en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Thionville, en Moselle. Ivre au moment des faits, cet agent, syndiqué à la CGT et jugé modèle par sa hiérarchie, a plaidé le "coup de folie" pour expliquer la destruction de baies vitrées d'un poste de relais SNCF. Deux autres personnes interpellées pour "entrave à la circulation ferroviaire" près de Nancy n'ont pas encore été jugées.

A la barre, ce père de famille au casier judiciaire vierge, désigné par ses collègues et sa hiérarchie comme un agent modèle, a plaidé le "coup de folie" en raison de la "pression du conflit". Agé de 45 ans, ce cheminot syndiqué à la CGT a été arrêté par la Brigade anticriminalité pour avoir brisé mercredi soir "deux carreaux et un visiophone" au poste d'aiguillage de Thionville. Il était ivre au moment des faits. La SNCF a porté plainte contre lui. Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Thionville en Moselle, il a été condamné vendredi à quatre mois de prison avec sursis pour "dégradation volontaire d'un bien d'utilité publique". Le tribunal a également ordonné une mise à l'épreuve de 18 mois et l'obligation d'indemniser la SNCF, le préjudice étant estimé à 3.500 euros. Le cheminot risquait jusqu'à trois ans de prison pour ce type de délit. Il s'expose désormais à une décision de révocation de la part de la direction de la SNCF.

Deux autres personnes ont été arrêtées pour des faits de "dégradations" de matériel ferroviaire. Un cheminot de 48 ans et un chauffeur routier, fils de cheminot, de 20 ans, ont été interpellés mercredi près de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour "entrave à la circulation ferroviaire", a déclaré le procureur de Nancy Michel Senthille. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir purgé les freins d'un train arrêté par un piquet de grève le 16 novembre à Blainville-sur-l'Eau (Meurthe-et-Moselle, 30 km de Nancy), empêchant le redémarrage du convoi. Ils comparaîtront le 17 décembre devant le TGI de Nancy.

Une quarantaine plaintes pour "dégradations" de matériel ferroviaire, commises notamment mercredi matin en marge de la grève dans les transports contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, ont été déposées dans divers départements. Les enquêteurs ont vu leur nombre renforcé dans ces départements. L'essentiel des plaintes concerne des faits commis sur des grandes lignes et aucun de ces actes n'a été signé ou revendiqué. La SNCF pointe une "action coordonnée de sabotage".