Débrayages et grèves chez Alcatel

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Administrator User , modifié à
Alcatel-Lucent a annoncé mercredi qu'il prévoyait de supprimer 1.468 emplois en France, soit 12% de ses effectifs dans l'Hexagone, dans le cadre des plans de restructuration annoncés après la fusion entre les deux groupes. Les salariés français de l'équipementier en télécommunications ont immédiatement réagi en débrayant ou se mettant en grève ce jeudi comme en Bretagne.

Alcatel-Lucent, né le 1er décembre dernier, avait émis un "profit warning" le 23 janvier, invoquant un environnement concurrentiel difficile et des perturbations liées à la mise en place de la fusion. Les conséquences ont été annoncées lors d'une réunion du comité central de l'entreprise à Vélizy, dans les Yvelines, et officialisées dans un communiqué de la direction : "ces plans de restructuration pourraient conduire à la suppression de 1.468 postes d'ici fin 2008, soit 12% de l'effectif d'Alcatel-Lucent en France", confirmant des informations syndicales faisant état d'environ 1.500 suppressions d'emplois en France. Les réductions d'effectifs affectent la région parisienne légèrement plus que la province, ajoute le groupe franco-américain pour qui "le volontariat sera privilégié". Ce qui montre que ce ne sont pas seulement des postes d'ouvriers, mais des postes d'ingénieurs qui sont touchés... La direction proposera des réaffectation de salariés au sein du groupe sur la base du volontariat en 2007 et 2008, la réalisation de projets professionnels externes et des départs en retraite anticipés. L'équipementier de réseaux de télécommunications, qui a publié vendredi une perte pour le quatrième trimestre 2006, a porté de 9.000 à 12.500 les suppressions d'emplois prévues dans le monde d'ici trois ans, soit 16% de son effectif total actuel de 79.000 personnes. Il a augmenté de 300 millions d'euros, à 1,7 milliard, ses objectifs d'économies d'ici à 2009 et a confirmé qu'au moins 600 millions d'euros d'économies seraient concentrées sur la seule année 2007, contre 400 millions envisagés auparavant. "Ces projets sont la traduction directe d'annonces antérieures concernant la fusion entre Alcatel et Lucent, l'acquisition des activités UMTS de Nortel, et le récent durcissement des conditions de marché", précise Alcatel-Lucent. "Ils visent donc à rationaliser au plus vite des duplications engendrées par ces opérations, à adapter notre modèle à ceux de nos clients (opérateurs et entreprises) et à ajuster nos investissements aux perspectives d'activités." Selon l'intersyndicale, le groupe procédera à 1.233 suppressions d'emplois nets chez Alcatel Lucent France (ex-Alcatel CIT, la principale division du groupe dans le pays). Environ 110 postes seront également éliminés chez Alcatel Business Services et 28 au siège. En Bretagne, le groupe fermera ses deux sites de Rennes (Cesson et Saint-Grégoire) et recentre ses activités sur Orvault (Nantes) et Lannion.