Dominique Strauss-Kahn a pris ce jeudi la tête du Fonds monétaire international (FMI), avec un objectif fort : réformer des structures qui reflètent encore l'équilibre économique du sortir de la Seconde Guerre mondiale, c'est à dire dominées par les Etats-Unis et l'Europe. "DSK" devra notamment trouver un accord d'ici 2008 parmi les 185 membres du FMI, dont le siège est à Washington, pour accroître les droits de vote des pays émergents, aujourd'hui sous-représentés.
"Je m'appuierai sur ce que Rodrigo Rato a fait durant l'année dernière mais j'irai plus loin et plus vite pour réformer l'institution", a dit Strauss-Kahn à la presse à son entrée au siège du Fonds. "Le mandat de l'institution n'a pas changé mais le monde dans lequel l'institution doit oeuvrer a changé radicalement et nous devons nous y adapter". La principale difficulté pour y parvenir sera, de l'avis d'analystes, de persuader des pays européens réticents de réduire leurs droits de vote. "Nous sommes habitués historiquement à considérer que le blocage vient de Washington mais pour l'instant, il provient plutôt d'Europe", explique Domenico Lombardi, président de l'Oxford Institute for Economic Policy, qui cherche à faire dialoguer chercheurs et responsables politiques.
Avec la Chine et l'Inde comme moteurs de la croissance mondiale et la montée des craintes d'un ralentissement économique aux Etats-Unis et en Europe, les pays émergents exigent un plus grand rôle au sein du FMI, une institution chargée de veiller à la stabilité financière mondiale. Les Etats-Unis sont attachés à leur droit de veto sur les décisions du FMI mais ils ont déclaré ne pas vouloir accroître leurs droits de vote.