DSK : les scénarios de son retour

La possibilité d'une candidature de DSK s'il revenait blanchi en France est "l'hypothèse la plus faible", selon Benoît Hamon.
La possibilité d'une candidature de DSK s'il revenait blanchi en France est "l'hypothèse la plus faible", selon Benoît Hamon. © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Le retour de DSK désormais envisagé, les socialistes échafaudent de nouvelles hypothèses.

Même les strauss-kahniens les plus convaincus avaient cessé d’y croire. Libéré vendredi de son assignation à résidence, et l’accusation contre lui fragilisée, Dominique Strauss-Kahn pourrait être en position de revenir dans le jeu politique, à un moins d’un an de la présidentielle de 2012. Europe1.fr fait le point sur les différents scénarios qui s’ouvrent désormais à lui.

1er scénario : DSK, candidat à la primaire

"Si son innocence est reconnue et s'il a envie d'être candidat", il doit pouvoir se présenter à la primaire socialiste pour 2012. Cette déclaration est signée du député socialiste Pierre Moscovici pour qui, "il est possible de rouvrir le dépôt des candidatures". "C'est ce qu'a dit François Hollande, c'est ce qu'a dit Ségolène Royal, c'est ce que je dis moi-même", a rappelé sur BFMTV, l’élu du Doubs.

Vendredi,François Hollande avait, en effet, assuré n'avoir "aucune réserve par rapport à l'idée de reporter la date de clôture du dépôt des candidatures", initialement prévue le 13 juillet. Un point de vue partagé, samedi, par Ségolène Royal.

Reste que la possibilité d'une candidature de DSK à la primaire socialiste est "l'hypothèse la pus faible", a asséné lundi le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lors du point presse du parti.

2e scénario : DSK, soutien de poids d’un autre candidat

C’est l’hypothèse qui découle des propos de Jean-Christophe Cambadélis, premier des lieutenants de Dominique Strauss-Kahn. "Je n'ai pas reçu de message de DSK me demandant de parler pour rouvrir les dates de candidatures aux primaires", a expliqué, lundi, le député de Paris sur France Culture, affirmant avoir eu l'ex-patron du FMI au téléphone.

"Vous savez, Dominique Strauss-Kahn que nous avons eu les uns et les autres au téléphone, ne nous a pas dit « eh les gars, faites tout pour que le calendrier me permette de me représenter ». Je n'ai pas eu ce message là de la part de DSK", a-t-il martelé, sans remettre en cause son tout nouveau soutien à Martine Aubry. Cette dernière a assuré dimanche qu'elle maintiendrait "bien sûr" sa candidature à la primaire, même si la porte restait ouverte à DSK. On se souvient, qu’il y a quelques mois, dans le cadre d'un "pacte", les deux ténors du PS avaient prévu de ne pas se présenter l'un contre l'autre à la primaire du PS.

"Si les charges qui pèsent contre lui venaient à s'évanouir, le soutien de DSK à Martine Aubry serait un soutien de poids", a d’ailleurs reconnu, dimanche, le secrétaire général adjoint de l'UMP, Hervé Novelli.

3e scénario : DSK en vacance(s) prolongée(s) de la politique

Les analystes politiques sont toutefois dubitatifs sur un éventuel retour de DSK. Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, le centre de recherche politique de l'institut de sciences politiques de Paris, s’est ainsi montré circonspect "sur un éventuel retour que je vois tout de même difficilement".

"Cette affaire a permis de diffuser une image qui n'était pas la sienne auparavant dans l'opinion publique française, qui n'était pas informée par exemple du caractère un peu libertin de sa vie personnelle", a jugé pour sa part Gérald Bronner, professeur de sociologie à l'université de Strasbourg.

Enfin, selon un sondage Ipsos pour Le Pointdiffusé lundi, une majorité de Français (51%) ne croit pas à un retour de DSK dans le jeu politique.