"Nous ne révisons pas notre fourchette de 2 à 2,5% pour l'année 2007", a déclaré la ministre de l'Economie jeudi. Pas de révision mais l'apparition d'un nouveau terme : "fourchette". Le gouvernement prévoyait jusqu'ici une croissance de 2,25% en 2007, un objectif fixe qui semble désormais irréalisable. L'Organisation de coopération et de développement économiques a en effet fortement révisé à la baisse mercredi sa prévision de croissance pour la France, à 1,8% en 2007, soit la plus grosse prévision à la baisse enregistrée parmi les pays observés. Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon a lui aussi insisté sur le fait que la prévision de croissance du gouvernement pour 2007 se situait "dans une fourchette", avec "une borne basse" (2%) et "une borne haute" (2,5%). Pour l'économiste Marc Touati, les précisions de l'OCDE sont toujours en léger décalage avec l'évolution réel de la croissance. Comme elles ne prennent pas encore en compte la crise dit des "subprimes" qui a agité les marchés financiers, elles pourraient même devenir encore plus pessimistes dans les mois à venir. François Chérèque, le leader de la CFDT, attend lui toujours des engagements du gouvernement sur la structure même de l'économie. Pour lui, le problème principal de la croissance ne se résoudra pas avec la formule "travailler plus pour gagner plus" mais en faisant un effort pour que la productivité des salariés français soit accompagnée d'une meilleure formation des jeunes entrant sur le marché du travail ou d'un meilleur investissement dans la recherche.