Claude Lipsky sait ménager ses effets. Absent de son procès au TGI de Versailles depuis quinze jours pour cause d'hospitalisation, il a attendu le dernier acte pour passer spectaculairement aux aveux par la bouche de son jeune avocat commis d'office. A la fin de sa plaidoirie, le défenseur a déclaré que son client reconnaissait l'escroquerie, laissant la salle pantoise. Celui qu'on a qualifié d'escroc du siècle, a bien arnaqué 430 militaires français. Il leur a fait miroiter de juteux bénéfices avec un placement soi-disant très rentable dans l'immobilier. Au final, les victimes ont perdu près de 30 millions d'euros entre 1987 et 1999. Dans une lettre décachetée et lue par la présidente du tribunal, Claude Lipsky exprime ses regrets et annonce pouvoir offrir 1,5 million d'euros à ses victimes en dédommagement, une maigre compensation. Jusque là, Claude Lipsky avait toujours nié. Ses aveux inattendus placent en mauvaise position ses deux complices dont les avocats venaient juste de plaider la relaxe. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 26 juillet.