Comment rendre la descente de Laffrey moins dangereuse ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
On ne sait pas encore si l'autocar avait le droit ou non d'emprunter la descente de Laffrey en Isère, interdite aux poids lourds et aux cars qui ne sont pas équipés de triple système de freinage. Mais la polémique enfle déjà autour de cette descente connue pour sa dangerosité. Un autre accident de car en 1973 avait fait 43 morts.

"Il y a quelques années, il y avait un panneau avec une tête de mort en haut de la descente de Laffrey. Au moins une tête de mort, ça parlait à tout le monde" s'agace une riveraine de la descente de Laffrey, fatiguée d'être le témoin d'un nouveau drame de la route. Cette descente sur la RN 85, entre Grenoble et Gap, est réputée pour sa dangerosité. C'est là que s'est produit un accident de car dimanche matin qui a fait au moins 26 morts et 24 blessés. C'est là notamment qu'un autre accident de car avait eu lieu en 1973, faisant 43 victimes. Plusieurs pistes ont été lancées dès hier pour éviter qu'un nouveau drame se produise. Jean-Louis Borloo a ainsi proposé de mettre en place une nouvelle signalisation lumineuse. Dans la descente de Laffrey où a eu lieu le drame, "j'ai vu 11 panneaux d'interdiction pour les bus et les camions, dont un panneau énorme sur lequel était écrit 'strictement interdit aux bus et aux camions'", a expliqué le ministre de l'Ecologie, chargé de la Sécurité routière. Des gendarmes pourraient aussi être affectés en permanence dans ce secteur. Jean-Louis Borloo a enfin envisagé de mettre en place un portique au sommet de la descente pour tout simplement couper la route aux véhicules hors gabarit. Le maire de la commune voisine de Vizille, Alain Bérhault, invité d'Europe 1, a lui demandé un temps de réflexion avant les effets d'annonce. "J'ai entendu tout et n'importe quoi hier sur les lieux de l'accident" explique l'élu avant d'ajouter : "C'est difficile de mettre un gendarme derrière chaque car ou poids lourds sur cet itinéraire, tout comme c'est difficile de construire une voie de dégagement avec du sable puisque la descente se termine côté vide". Avant d'engager des travaux de signalisations ou d'infrastructures, il demande une phase de concertation. François Fillon s'est aussi rendu sur les lieux, et le Premier ministre a laissé entendre que le véhicule n'était pas autorisé à emprunter cette descente. "Cet endroit est dangereux, tellement dangereux qu'il est interdit aux cars qui n'ont pas l'autorisation de l'emprunter, ce qui semble être le cas de celui-ci", a déclaré le Premier ministre, venu sur les lieux de l'accident. "Il y a beaucoup de travaux qui ont été faits sur cet axe, il y a aussi des axes de dégagement dont on parle beaucoup et qui doivent être construits", a-t-il précisé. "Il y a des endroits où on ne peut pas faire des choses impossibles. Le mieux, c'est sans doute de faire en sorte que ce type de transport n'emprunte pas un axe aussi difficile que celui-là", a-t-il ajouté. Le procureur de la République de Grenoble a estimé dimanche qu'il était "trop tôt pour dire" si le car polonais "était en infraction". "On va se pencher sur la législation". Une enquête judiciaire en flagrant délit pour homicides involontaires a été ouverte, et des expertises vont être menées sur le véhicule.