Comment le FN prépare ses candidats aux municipales

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et Aurélie Herbemont , modifié à

ZOOM - Afin d’éviter des photos compromettantes, le parti vérifie le passé de tous ses candidats potentiels.

Le contexte. Le FN fait sa rentrée à Marseille, ce week-end. Le parti de Marine Le Pen a le vent en poupe dans les sondages et prépare donc activement les municipales, qui aiguisent son appétit de conquête. Déjà 623 têtes de liste ont été investies dans les villes de plus de 3.500 habitants. Car le FN veut bien évidemment remporter des villes, mais surtout tisser sa toile en ayant des centaines de conseillers municipaux sur tout le territoire. Pour cela, encore faut-il arriver à monter des listes. Exemple à Chelles, en Seine-et-Marne, où Europe 1 a pu suivre le candidat frontiste.

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Des fichiers mis à disposition. En 2008, le FN n'avait  pas réussi à monter de liste dans cette commune de 53.000 habitants. Mais cette fois-ci, à six mois du vote, Renaud Persson, tête de liste, est confiant. Ce chef d'entreprise a besoin de 44 colistiers. Il en a déjà les trois quarts. La recette du succès ? Comme chaque leader local, il a reçu du parti des fichiers de personnes à démarcher : les adhérents bien sûr, mais aussi tous ceux qui ont, un jour, signé une pétition du FN ou renvoyé l’un des coupons-réponses que l’on trouve sur les tracts, dans sa région. "Je me suis jeté dessus", confie Renaud Persson (photo) à Europe 1.

Le FN vérifie les pedigrees de ses candidats. Le Front national a appris de ses erreurs passées. Pas question, donc, de choisir n'importe qui dans ce vivier potentiel. Le FN a passé des consignes strictes. Chaque tête de liste doit faire attention à ce que tous les candidats figurant sur sa liste soient irréprochables. Dit autrement : Marine Le Pen ne veut pas voir fleurir, lors de la campagne, des photos de ses candidats effectuant des saluts nazis, comme ce fut le cas avec le jeune Alexandre Gabriac lors des élections cantonales, en 2011. Des précautions qui n'empêcheront pas la commission d'investiture du FN de contrôler une nouvelle fois toutes les candidatures avant de les valider. Car "pour arriver au pouvoir", explique un dirigeant, "il faut des gens fréquentables".