Climat délétère à l’Assemblée

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Hélène Favier , modifié à
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La polémique Woerth envenime les débats. Dans l’opinion, l’affaire exaspère.

Le soutien du président était pourtant sans faille. Mercredi, devant les députés UMP, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois chanté les louanges de son ministre Eric Woerth. "Eric est l'honnêteté faite homme", a même martelé le président.

Mais quelques heures plus tard à l’Assemblée, la polémique dans laquelle est empêtré le ministre du Travail, a une nouvelle fois envenimé les débats.

Passe d'armes à l'Assemblée

C’est le député PS Christian Paul qui a ouvert le bal, reprenant les informations de Médiapart : "Avez-vous perçu des dons émanant de Liliane Bettencourt ? Le compte de votre parti politique dans l'Oise a-t-il été alimenté par un ou plusieurs chèques de madame Bettencourt ?" a-t-il lancé au ministre du Travail avant d’ajouter : "Dans le cas d'une réponse positive, il ne s'agit plus d'une confusion des genres mais d'une dérive".

L'ambiance est alors devenue explosive :

Le gouvernement garde sa stratégie

Réponse du gouvernement, invariable sur la question : "le PS se livre à une chasse à l’homme". "A force d'amalgames honteux, d'affirmations gratuites, de procédés obscurs de sous-entendus calomnieux, vous cherchez à salir un homme", a dénoncé le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux.

François Fillon, en personne, est ensuite monté au créneau et d'accuser le PS de tenir "un rôle indigne d'un grand parti de responsabilité".

Entonnant le refrain des ténors UMP, Thierry Mariani a lancé la contre-attaque en dénonçant les "propos outranciers" tenus la veille par de Ségolène Royal contre le "système Sarkozy corrompu", motivés, selon lui, parce qu'elle "entre dans la surenchère avec Martine Aubry" dans la perspective d'une primaire présidentielle.

La majorité "embarrassée"

"La majorité et le gouvernement sont embarrassés, ils ne peuvent s'en sortir qu'en montant le ton", a commenté le chef de file PS Jean-Marc Ayrault dans les couloirs de l’Assemblée.

Il est vrai que dans les rangs de la majorité "l’embarras" est palpable et certains députés, à l’image de François Goulard mardi sur Europe1, prennent leurs distances avec le ministre du Travail. "Eric Woerth est dans une situation impossible. Il y avait une erreur au départ. Et on en paie aujourd’hui les conséquences", a estimé François Goulard.

Plus tard dans la soirée, le ministre du Budget, François Baroin annonçait la saisine de l'Inspection générale des finances, qui mènera donc une enquête sur cette affaire.

56% des Français juge l'affaire "grave"

Dans l’opinion, la polémique Woerth commence également à exaspérer.

Selon un récent sondage CSA, l'affaire dans laquelle le ministre du Travail est soupçonné de complaisance fiscale envers l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, est considérée comme "grave" par 56% des Français.