Climat : Bush promet de coopérer

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
George Bush a fait part de son "fort désir" de coopérer avec la chancelière allemande Angela Merkel en vue d'un nouvel accord mondial de lutte contre le changement climatique, quelques heures avant l'ouverture du sommet du G8. Huit policiers allemands ont été blessés au cours de heurts avec des manifestants.

"Je viens avec un fort désir de travailler avec vous à un accord post-Kyoto et de voir comment nous pouvons parvenir aux principaux objectifs", a déclaré George Bush à l'issue d'un déjeuner avec Angela Merkel, en marge du sommet du G8 qui s'est ouvert mercredi soir. Un conseiller du président américain a toutefois averti que les Etats-Unis s'opposeraient à l'adoption d'objectifs chiffrés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'occasion du sommet d'Heiligendamm, station balnéaire de la Baltique. De nombreux pays européens craignent que ce plan n'affecte les discussions entamées sous l'égide des Nations unies pour remplacer le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui expire en 2012. A l'occasion du sommet d'Heiligendamm, la chancelière allemande souhaitait arracher un engagement des Etats-Unis en faveur d'une réduction de 50% d'ici 2050 des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle va vraisemblablement devoir se contenter d'un simple soutien aux efforts de l'Onu en vue d'un futur accord, bien que son homologue britannique se soit lui aussi prononcé en faveur de l'adoption d'objectifs chiffrés à l'occasion du sommet. "Ce qui sera important au G8, c'est (...) que nous réussissions à parvenir à un consensus sur la nécessité d'un nouvel accord global impliquant tous les principaux acteurs, y compris l'Amérique et la Chine (...) et, au centre, il faut qu'il y ait un objectif global de réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre", a plaidé Tony Blair à la chambre des Communes. Outre le climat, qui s'annonce comme l'un des sujets brûlants du sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés (USA, Canada, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne, Japon et Italie) devront se frotter à l'épineux sujet du bouclier antimissile américain, source d'un contentieux digne des heures sombres de la Guerre froide. "La Russie ne va pas attaquer l'Europe", a assuré Bush mercredi, revenant sur les propos de Vladimir Poutine, qui a promis de braquer des missiles en direction du Vieux Continent si le projet américain est mené à bien. "Je vais continuer à travailler avec le président Poutine (...) pour lui expliquer que ce n'est pas dirigé contre lui", a-t-il poursuivi. Le projet, dans lequel le Kremlin voit une atteinte à l'équilibre des forces stratégiques doublée d'une incursion dans sa sphère d'influence, prévoit le déploiement d'une batterie de missiles intercepteurs en Pologne et d'un radar en République Tchèque. Autre motif de tension entre la Russie et les puissances occidentales, l'avenir du Kosovo figure également à l'ordre du jour du sommet, tout comme le programme nucléaire iranien, la guerre civile du Darfour ou le conflit israélo-palestinien. Angela Merkel s'est ensuite entretenue avec Nicolas Sarzkoy. Le président français souhaite que le sommet du G8 parvienne à un accord sur un objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Il faut un objectif chiffré dans le texte qui sortira", a-t-il déclaré. "Le président Bush a fait des premiers efforts, mais il faut qu'on se fixe un objectif pour bien montrer la détermination du G8 à agir et à obtenir des résultats", a-t-il ajouté. "Il faut un bon accord et c'est ce à quoi je vais m'atteler", a-t-il dit. Nicolas Sarkozy a dit avoir avec Angela Merkel "la même analyse" sur ce sujet, comme sur d'autres sujets internationaux. Prié de dire s'il pensait un accord possible avec les Américains, le président français a répondu: "Si c'était facile, ça se saurait. je crois qu'il y a un constat international que personne ne peut contester, c'est qu'il faut agir et que c'est maintenant qu'il faut agir", a estimé le chef de l'Etat. "Parce que si on n'agit pas maintenant, ça sera trop tard pour éviter la catastrophe et, chacun l'a compris, si on agit maintenant, cela coûtera moins cher que si on attend. Donc, tout doit nous pousser à agir", a-t-il conclu. Dans le même temps, aux abords de la station balnéaire, des heurts entre forces de l'ordre et une dizaine de milliers de personnes qui bravaient l'interdiction de manifester ont fait huit blessés parmi les policiers.