Clearstream : Villepin répondra aux juges

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dominique de Villepin, mis en examen dans l'affaire Clearstream, a annoncé lundi soir dans le 20 heures de TF1 qu'il ne saisira pas la cour de justice de la République, la juridiction chargée des infractions commises par les ministres. L'ancien Premier ministre a de nouveau dénoncé un "procès d'intention politique".

C'est un Dominique de Villepin offensif qui est apparu lundi soir sur TF1, bien décidé à ne pas se laisser faire dans l'affaire Clearstream. Mis en examen fin juillet pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux", le Premier ministre a annoncé avoir renoncé à saisir la cour de justice de la République. "Je répondrai à toutes les questions qui me seront posées", a-t-il assuré avant d'être de nouveau entendu par les juges, mi-septembre. "Je n'ai rien à cacher mais je veux surtout que la justice puisse agir rapidement (...) Ce que je peux vous dire c'est que la vérité apparaîtra et que la lecture politique, l'hypothèse d'une lecture politique apparaîtra comme fausse", a-t-il insisté. Et l'ancien Premier ministre d'ajouter, "Vous êtes à un moment en responsabilité et on vous apporte les éléments d'une menace contre les intérêts internationaux de la France, ses intérêts économiques. Et bien, j'ai demandé des vérifications et à aucun moment j'ai demandé quelque chose d'autre. C'est pour cela je ne saisirai pas la cour de justice de la République bien que j'ai agi dans le cadre de mes fonctions parce que j'estime que je suis comme n'importe quel citoyen". Dominique de Villepin a été entendu fin juillet par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons qui enquêtent sur une possible conspiration politique. Soupçonné d'avoir participé à une manipulation visant à nuire à Nicolas Sarkozy à l'aide des faux listings de la société Clearstream, il a fait appel du contrôle judiciaire qui lui a été imposé et qui prévoit le versement d'une caution de 200.000 euros ainsi que l'interdiction de rencontrer les protagonistes désignés de l'affaire ainsi que l'ancien président Jacques Chirac. L'ancien Premier ministre s'est aussi dit animé "d'une certaine rage" dans cette affaire. "Je ne me plaindrai jamais mais je me pose la question: pourquoi cet acharnement, pourquoi suis-je dans cette affaire victime d'une telle injustice", a demandé Dominique de Villepin sur TF1. "J'ai consacré trente ans de ma vie au service de mon pays. Aujourd'hui, je vis la suspicion et ma famille, mes proches en souffrent", a expliqué Dominique de Villepin, évoquant les perquisitions à son domicile. "Quand on soulève le matelas de vos enfants, je ne suis pas sûr que tout cela soit justifié", a-t-il dit.