Chômage : Aubry interpelle Sarkozy

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Aurélie Frex , modifié à
Lors de ses voeux, la première secrétaire du PS a demandé "des mesures immédiates" sur l’emploi.

"Le PS aborde cette année 2011 avec optimisme. Les socialistes sont prêts, et le changement est proche", a lancé jeudi Martine Aubry, à l'occasion de ses voeux à la presse, au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, à Paris. Lors de ce discours qu'elle a voulu "chaleureux", Martine Aubry, en veste noire sobre, a annoncé la feuille de route du PS. "Nous voulons gagner en mars les élections cantonales, puis le Parti socialiste présentera son projet pour 2012 en mai prochain".

"A la fin du printemps, les Français sauront exactement ce que nous proposerons pour les 100 premiers jours en 2012, mais aussi pendant la prochaine législature et la décennie", a ajouté Martine Aubry.

"Nous voulons ensuite réussir les élections sénatoriales en septembre, et choisir en octobre notre candidat, puis nous rassembler autour de ce candidat pour 2012", a-t-elle martelé, alors que la date des primaires, les 9 et 16 octobre, a été annoncée mardi. "Les primaires, c’est une révolution démocratique, un acte de confiance envers les Français, qui vont choisir le candidat du Parti socialiste et, je l’espère, celui de la gauche", estime-t-elle.

"L’emploi, l’emploi, l’emploi"

Refusant le "pessimisme" et l'"idée d'une France en déclin", la première secrétaire du Parti socialiste a voulu que l’année 2011 soit "une année de propositions". Alors que Nicolas Sarkozy a souhaité une année "utile", Martine Aubry a décidé de le "prendre au mot".

Disons-lui simplement "M. le Président, en cette année qui vous voulez utile, vous avez une priorité, 'l'emploi, l'emploi, l'emploi'. Il devrait vous occuper matin, midi, et soir", s’adresse-t-elle directement au chef de l’Etat. "Il faut fixer de nouvelles règles dans le système financier international. Prendre la présidence de G20 peut être une chance de réguler le système financier, nous demandons donc des actes lors de cette présidence du G20".

"Les politiques d'austérité sont une absurdité économique et une aberration au niveau social", déclare-t-elle, avant de demander d’"agir pour les jeunes", en "créant 200.000 emplois d'avenir pour 2011". Elle souhaite également qu’on "empêche les licenciements financier en les rendant plus coûteux dans les sociétés qui font des bénéfices".

"Sarkozy, c’est moins de travail, moins de salaire, plus de stress, plus de précarité", constate-t-elle. "Prenez deux ou trois mesures essentielles immédiatement pour l'emploi" lui a-t-elle demandé.

"Défendre nos valeurs"

La première secrétaire du Parti socialiste s'est émue de l'état du monde. Concernant la crise en Tunisie, elle a réitéré sa demande d'une prise de position de la France. "Nous demandons que la France adopte une position forte de condamnation de la répression inacceptable dans ce pays".

Face à ces crises, elle a déclaré vouloir "retrouver une France forte, juste et confiante". "Cette année, ce qui nous menace, c'est le scepticisme, l'indifférence, l'impression d'impuissance. Nous ne pouvons pas accepter le cours que prend notre pas depuis 2007, un pays qui n'est plus écouté par ses partenaires et qui est parfois montré du doigt à cause de ses prises de position", a-t-elle demandé. "Les Français sont parmi le peuple le plus pessimiste, la raison nous la comprenons, nos valeurs sont abîmées (…) La France est la nation qui depuis plus de deux siècles a formé le "carré magique 'liberté égalité fraternité laïcité'", a-t-elle ajouté.

Les socialistes veulent aujourd'hui inventer des réponses pour changer ce système qui crée des injustices, a-t-elle annoncé. "Il faut s'indigner", a-t-elle tenu à dire, citant l’ouvrage best-seller de Stéphane Hessel. "Une indignation pour s'engager, pour ne pas accepter la situation telle qu'elle est".