Chine : Rama Yade absente, les droits de l'homme évoqués

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A l'occasion d'un dîner officiel dimanche soir avec le président Hu Jintao puis lors de l'annonce de signature de contrats commerciaux lundi, Nicolas Sarkozy a affirmé à deux reprises que la question des droits de l'homme avait été évoquée avec les plus hauts dirigeants chinois à Pékin. Pourtant, l'absence de la secrétaire d'Etat Rama Yade lors de ce voyage sème le doute.

"Nous avons évoqué la question des droits de l'homme. J'ai relevé les progrès depuis 30 ans dans ce domaine. J'ai rappelé l'attachement de la France à des progrès supplémentaires, en particulier pour l'état de droit dans le domaine judiciaire, l'activité des journalistes et la peine de mort" : à la tribune, après l'annonce de la signature de plusieurs contrats commerciaux avec la Chine, Nicolas Sarkozy a abordé lundi la question des droits de l'homme lors de son voyage officiel à Pékin. Selon l'Elysée, il l'avait déjà fait dimanche soir lors d'un dîner avec le président Hu Jintao. Reste que l'absence de Rama Yade suscite la polémique.

La secrétaire d'Etat chargée des droits de l'homme n'a en effet pas été conviée au voyage officiel en Chine. "Je ne comprends pas, ma présence en Chine était pourtant acquise", confiait même Rama Yade à Europe 1 vendredi. Dans l'entourage de l'Elysée, on avait alors expliqué que la question des droits de l'homme sera abordée par le président lui-même ou par la ministre de la Justice, Rachida Dati. D'autres sources évoquent les pressions de cette dernière pour expliquer l'absence de Rama Yade.

C'est voir les choses par le "petit bout de la lorgnette" que de considérer l'absence de Rama Yade comme déterminante a estimé lundi Bernard Kouchner. Selon le ministre des Affaires étrangères, le président de la République avait décidé de ne pas emmener la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme lors de sa visite d'Etat dans ce pays car "on ne peut pas emmener tout le gouvernement."

Sur la question de la peine de mort, Nicolas Sarkozy a estimé que la France n'avait pas de leçon à donner à la Chine pour n'avoir aboli la peine capitale qu'en 1981. "Je ne vous demande pas de l'abolir complètement, mais d'accentuer le mouvement vers une suspension de l'exécution pour une catégorie croissante" de crimes, aurait dit le président français. A propos du Tibet, Nicolas Sarkozy a demandé que le peuple tibétain puisse "bénéficier de davantage de liberté culturelle et religieuse" et a "encouragé le dialogue entre les émissaires du dalaï lama et les autorités chinoises". Mais, le chef de l'Etat a affirmé que "la France ne change(ait) pas de position". "Le Tibet fait partie de la Chine", aurait dit Nicolas Sarkozy.