Ces petits tics qui ont trahi Hollande et Sarkozy

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Hélène Favier , modifié à

DECRYPTAGE - Un pro de la gestuelle a regardé la prestation des candidats sur France 2.

François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont opposés avec virulence, mercredi lors de leur unique débat de la campagne. Durant près de trois heures, les deux finalistes de la présidentielle ont réaffirmé leurs ambitions et décoché quelques piques. Au-delà des mots, Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication a scruté leurs gestes. Pour Europe1.fr, il livre son analyse et décode le langage "non verbal" des prétendants.

Les gestes de manager de Sarkozy

"Tout au long du débat, Nicolas Sarkozy, consciemment ou inconsciemment, a usé de certains codes de la séduction. Il a ainsi présenté d’avantage son profil gauche, la partie ‘affective’ de son visage. Il a également ponctué sa prise de parole de haussements de sourcils, mouvement que l’on fait naturellement dans une conversation pour souligner ce qui est important."

"On a vu aussi son traditionnel mouvement d’épaule. C’est un mouvement volontaire de ‘patron’. Quand il sort son épaule en avant, il se présente un peu 'en manager’. Cela signifie qu’il se sentait à la hauteur."

Les signes de maîtrise de Hollande

"Au cours du débat, François Hollande avait la tête qui penchait presque en arrière. Cela veut dire qu’il se posait en dominateur. Cette position est également une manière de mettre à distance son adversaire".

"Lors de sa tirade sur le 'Moi, président de la République', ["Moi, président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur", "Moi, président de la République, etc."], François Hollande n’avait presque plus de clignements de paupières. Ce n’est pas naturel dans la conversation. A ce moment-là, François Hollande était dans une maîtrise extrême de lui-même. Son texte était très certainement préparé."

"La lèvre de chien" du président-sortant

"La bouche de Nicolas Sarkozy s’est régulièrement tordue lors du débat. Ainsi sa lèvre supérieure droite remontait, signe de mépris. Cette ‘lèvre de chien’, symbolise son mordant, et est due à une certaine agressivité."

"La langue de vipère" de Hollande

"Tout au long du débat, François Hollande était fortement dans le rejet de Nicolas Sarkozy et de sa politique. Les sorties 'de sa langue de vipère' (sorties subreptices vers l'avant) l’attestent.Cette micro-expression était très présente et répétée lors des passages sur l’immigration et sur la justice fiscale."