Cécilia Sarkozy ne s'expliquera pas sur le dossier libyen

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Selon l'Elysée, l'épouse du chef de l'Etat ne sera pas entendue par la commission d'enquête parlementaire à propos de la libération des infirmières bulgares. Pour la présidence, son audition est impossible en raison du principe de séparation des pouvoirs. Les députés socialistes avaient pourtant exigé que Cécilia Sarkozy témoigne pour expliquer son rôle exact dans les négociations avec la Libye.

Le raisonnement présenté jeudi par l'Elysée est le suivant : à Tripoli, Cécilia Sarkozy était l'envoyée personnelle de son mari, président de la République. Elle appartient donc comme lui à l'exécutif et ne peut venir témoigner devant les parlementaires sous peine de violer le principe de séparation des pouvoirs. C'est ainsi que l'Elysée a justifié le refus de Cécilia Sarkozy de venir témoigner devant la commission d'enquête parlementaire qui doit être créée spécialement pour étudier les conditions de libération des infirmière bulgares. Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs a estimé sur l'antenne d'Europe 1 qu'il s'agissait là d'un "fatras juridique". La première dame de France était apparue en première ligne lors des négociations en Libye. Elle s'était rendue à deux reprises à Tripoli fin juillet et avait raccompagné les infirmières libérées en Bulgarie. En revanche, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant devrait témoigner devant cette commission. C'est lui qui avait accompagné Cécilia Sarkozy à Tripoli. La création de cette commission ne devrait pas avoir lieu avant le début octobre. Il s'agit pour les parlementaires d'étudier quelle est la nature de l'accord entre la France et la Libye qui a permis d'obtenir la libération des infirmières bulgares. Des députés socialistes ont expliqué vouloir entendre Cécilia Sarkozy et Claude Guéant, notamment pour savoir si des contreparties ont été accordées aux Libyens, en particulier dans les domaines du nucléaire et de l'armement. Pour Pierre Moscovici, qui fait partie des députés socialistes qui ont demandé la création de cette commission d'enquête, les justifications de l'Elysée sont irrecevables. "J'avoue que l'argumentation qui a été donnée me laisse pantois. Il n'y a pas d'extension personnelle du président de la République". Pour lui, c'est à la commission parlementaire de décider si Cécilia Sarkozy doit témoigner ou non. Patrick Devedjian, sur Europe 1 vendredi matin, a défendu le refus opposé par l'Elysée à l'audition de Cécilia Sarkozy. La transparence est totale, puisque Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République, répondra à la commission et qu'il a été au coeur de cette affaire", a déclaré le secrétaire général délégué de l'UMP sur Europe 1. "On voit bien qu'en voulant entendre son épouse, on essaie de contourner la loi. Mme Sarkozy a été d'une totale discrétion dans cette affaire", a-t-il dit. "On est dans le coup politique", a-t-il estimé, en ajoutant que Cécilia Sarkozy "ne s'est pas mise en avant, elle n'a fait aucune déclaration publique".