Cannes : famille et crime pour James Gray

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une histoire de famille et de mafia, c'est un thème habituel dans l'oeuvre de James Gray, cinéaste américain peu prolifique mais qui se retrouve pour la deuxième fois en compétition à Cannes. "We Own the Night" est présenté ce vendredi en compétition. Le film doit sortir le 21 novembre en France.

James Gray n'a réalisé que trois longs métrages en 13 ans. Mais dès le premier, "Little Odessa ", il s'est taillé une réputation internationale en remportant le Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1994. Six ans plus tard, il fait son entrée dans la compétition cannoise avec "The Yards". Pour "We Own the Night", présenté vendredi à Cannes en compétition, Gray retrouve les acteurs Mark Wahlberg et Joaquin Phoenix, qui jouaient déjà dans son film précédent. Bobby Grusinsky (Joaquin Phenix) est propriétaire d'une boîte de nuit contrôlée par la mafia russe à New York à la fin des années 80. Il doit cacher qu'il est le frère de Joseph Grusinsky (Mark Wahlberg) et le fils de Burt Grusinsky (Robert Duvall), deux policiers renommés, pour poursuivre son ascension. Mais les affrontements toujours plus violents entre des mafieux russes qui n'ont peur de rien et la police vont obliger Bobby à choisir son camp. Ces deux thèmes - la famille et la mafia - sont une constante de l'oeuvre encore peu fournie de James Gray. Mais si le cinéaste met autant de temps à faire un film c'est que c'est un maniaque du détail, accumulant les éléments année après année, même s'il faut pour cela accompagner des patrouilles de police, pour donner à son histoire l'air le plus authentique possible. Mais aussi, il voulait attendre que Joaquin Phoenix soit libre pour pouvoir le ré-embaucher, comme il l'a confié en conférence de presse. "We Own the Night" n'est pas le film policier classique de Hollywood, avec action abrutissante et dialogues pleins de clichés. Gray aime fouiller ses personnages, surtout quand ils ont des rapports de famille entre eux. "Je suis littéralement accro à la narration", a expliqué Gray. "Ce qui me plaît vraiment, c'est d'aller dans le sens de ce que les Américains savent vraiment bien faire: raconter une histoire de manière élégante et, espérons-le, sans trop en mettre plein la vue". Cette modestie se retrouve dans une scène de poursuite. Un tâcheron de Hollywood aurait multiplié les prises, les angles de vue et aurait accommodé tout ça par un montage hystérique que l'oeil ne peut pas suivre. La poursuite mise en scène par Gray se déroule déjà par une pluie battante, sous un ciel très sombre. En employant la technique ci-dessus, on aboutirait à une pâtée informe. Lui au contraire, tout en conservant un montage nerveux, laisse au spectateur le temps de voir ce qui se passe. "We Own the Night", le titre du film est tiré de la devise d'une unité de la police criminelle de New York.