Caisse noire de l'UIMM : garde à vue prolongée pour Gautier-Sauvagnac

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La garde à vue de Denis Gautier-Sauvagnac a été prolongée mercredi pour une durée maximale de 24 heures. Le ancien président de l'organisation patronale de la métallurgie UIMM est entendu à la brigade financière à Paris. Il pourrait être mis en examen pour abus de confiance. Il s'agit de l'enquête sur des retraits en espèces de 26 millions d'euros, entre 2000 et 2007. De l'argent qui, selon Denis Gautier-Sauvagnac, servait à "financer les organismes participant à la vie sociale du pays", ce sont ses termes.

Selon les premiers éléments de l'enquête du parquet, ce sont 22 millions d'euros qui ont été retirés en liquide entre 2000 et 2007 à partir des comptes de l'UIMM, l'organisation patronale en charge de la métallurgie. A la tête de cette organisation, son président démissionnaire Denis Gautier-Sauvagnac. Il est arrivé mardi en début d'après-midi dans les locaux de la brigade financière de Paris où il est toujours entendu sous le régime de la garde à vue. Une garde à vue prolongée mercredi après-midi de 24 heures. Objectif des enquêteurs : comprendre qui a bénéficié de l'argent retiré en liquide et savoir si ces opérations financières relèvent d'un abus de confiance, de corruption ou de financement illégal de partis politiques. Dominique Renaud, la chef-comptable de l'UIMM, qui a effectué les retraits en liquide suspects à la demande de M. Gautier-Sauvagnac, est également toujours en garde à vue.

Ces fonds provenaient d'une caisse de secours mutuel destinée à aider les entreprises mises en difficulté après des conflits sociaux. Denis Gautier-Sauvagnac a reconnu avoir effectué lui-même ces dernières années des retraits en liquide dans cette caisse de l'ordre de "2 millions d'euros par an" depuis sa prise de fonction en 2000, en précisant que le système existait avant lui. Si l'ancien président de l'UIMM dément le fait que ces sommes aient été utilisées par des partis politiques, la piste d'un financement des syndicats semble privilégiée.

Mais Denis Gautier-Sauvagnac pourrait aussi choisir de ne pas s'expliquer : l'UIMM, comme les syndicats de salariés, relève en effet de la loi Waldeck-Rousseau de 1884 qui la dispense de publier ses comptes. A l'issue de cette garde à vue, qui peut durer jusqu'à 48h, le parquet devrait ouvrir une information judiciaire. Denis Gautier-Sauvagnac pourrait alors être mis en examen par un juge d'instruction.