CRS agressés aux Tarterêts : un témoin anonyme va être entendu

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Près d'un an jour pour après l'agression médiatisée de deux CRS, dans une cité de Corbeil-Essonnes, sept jeunes hommes comparaissent depuis mercredi matin devant le tribunal correctionnel d'Evry. Si la thèse du "guet-apens", dénoncée par les autorités, n'a pas été retenue, certains prévenus ont été dénoncés par un témoignage anonyme, dont la validité est remise en cause par leurs avocats. Cette personne va finalement être entendue vendredi matin avec un dispositif spécial.

Tout au long de la procédure, les avocats de la défense ont dénoncé sur le fond et sur la forme, les deux témoignages sous X sur lesquels s'appuie notamment l'accusation pour pointer du doigt la responsabilité des sept jeunes hommes qui comparaissent depuis mercredi matin devant le tribunal correctionnel d'Evry. Leurs avocats sont passés à l'action dès le début de l'audience et ont demandé au juge le droit d'auditionner au moins un de ces témoins sous X, tout en continuant de lui garantir l'anonymat. Pour l'avocat d'un des accusés, il s'agit de vérifier que le témoin, qui se trouvait à plus de 200 mètres des faits, a bien vu l'agression. Finalement, le tribunal a accepté l'audition. Ce sera vendredi matin pendant trois heures avec un dispositif spécial. Le témoin, dont la voix sera modifiée et le visage flouté, sera dans une salle de parquet antiterroriste de Paris.

 

Les mots ont leur importance car cette affaire, extrêmement médiatisée, est sensible.Il y a près d'un an, deux CRS avaient été agressés par des jeunes dans la cité des Tarterêts à Corbeil-Essonnes, dans l'Essonne. La voiture des policiers avait subi des dégradations et les deux hommes avaient ensuite été violentés. Après l'interpellation de 11 suspects, ce sont finalement 7 jeunes hommes, âgés de 19 à 23 ans, qui comparaissent à Evry dans cette affaire. Cinq comparaissent pour violences aggravées ainsi que, pour l'un d'entre eux, dégradations sur la voiture des CRS et menace de mort. Les deux autres comparaissent pour dégradations et menaces. Mercredi, un des deux policiers agressé est venu raconter le calvaire qu'il a subi ce soir-là : "Je sentais les coups pleuvoir de partout", "on a eu la chance de s'en sortir par miracle", a-t-il dit.

 

Le "guet-apens" annoncé dans un premier temps par les policiers avait été appuyé notamment par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Cette thèse a finalement été écartée par les enquêteurs. De tentative de meurtre au début de l'enquête, les faits ont été également requalifiés au cours de l'instruction en violences aggravées.