Bus incendié à Marseille: une peine sévère pour les 2 jeunes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les deux adolescents jugés pour l'incendie criminel d'un bus dans lequel Mama Galledou avait été grièvement brûlée ont été condamnés vendredi chacun à huit ans de réclusion criminelle par le tribunal pour enfants. Le procureur avait réclamé 12 ans.

Huit ans de prison ferme. Les deux jeunes, qui avaient mis le feu à un bus en octobre 2006 à Marseille, ont été reconnus coupables et condamnés à huit ans de réclusion criminelle par le tribunal pour enfants devant lequel ils comparaissaient à huis clos. Douze ans de prison avaient été requis à leur encontre et ils risquaient jusqu'à 15 ans de prison. Ce jugement, rendu après plus de 3h30 de délibéré, intervient au lendemain de l'incendie volontaire d'un bus transportant plus de 40 passagers à Chalon-sur-Saône.

Les deux mineurs sont apparus sonnés à l'énoncé du jugement. Leurs avocats ont indiqué à la presse qu'ils allaient étudier la possibilité de faire appel. "Huit ans, on pourrait être content mais on ne l'est pas parce que huit ans pour un enfant qui n'a pas encore 16 ans, c'est énorme. C'est très sévère", a commenté Me Philippe Vouland, défenseur du plus jeune. Me Michel Lao, avocat du plus âgé, s'est dit "étonné" que tous les deux aient été condamnés à la même peine, puisque son client avait parlé et désigné celui qui avait mis le feu. "La peine est trop lourde. On va réfléchir à la faculté de faire appel. Notre client est assez abattu. Il a un peu plus de seize ans et on vient de le condamner à la moitié de son âge."

Lors de l'incendie du bus, le 28 octobre 2006, Mama Galledou, âgée alors de 26 ans, n'avait pu échapper aux flammes et avait été très grièvement brûlée. Son avocat Alain Molla, a affirmé que sa cliente était "soulagée" mais ne voulait pas commenter la peine : "elle ne veut pas être un symbole, elle ne veut pas être l'inspiratrice d'une politique pénale répressive".

Mama Galledou avait témoigné jeudi par visioconférence. "Pourquoi ont-ils mis le feu au bus alors qu'il n'était pas encore vide, pourquoi sont-ils partis, pourquoi l'ont-ils laissée brûler?", a-t-elle demandé aux deux garçons. Selon Me Molla, les réponses n'étaient pas à la hauteur des attentes de la jeune Franco-sénégalaise. "Elle voulait la vérité, savoir comment les événements s'étaient déroulés. Mais les prévenus ont donné l'impression que c'était le fait du hasard". La mère d'un des adolescents a balayé ces accusations vendredi matin : "je préfère voir mon fils tous les jours en prison, même cent ans, et le savoir en vie (...) Quand on dit la vérité, on meurt dans les quartiers Nord", les quartiers populaires de Marseille.

Six autres incendiaires présumés du bus, âgés de plus de 15 ans le jour du drame, seront jugés par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône, à partir du 3 décembre.