Brutal retour aux "affaires" pour Alain Juppé

  • Copié
Administrator User , modifié à
Pressenti pour devenir le numéro 2 du gouvernement Sarkozy, Alain Juppé a été entendu comme témoin pendant quatre heures mardi soir par la police financière à Nanterre. Il s'agit d'une enquête visant des emplois présumés fictifs au cabinet de Jacques Chirac à la Ville de Paris, dans les années 1980 et 1990. Cette affaire est susceptible de conduire à une audition de Jacques Chirac à partir du 16 juin, quand il perdra définitivement l'immunité pénale dont il a bénéficié durant ses douze années à l'Elysée.

Alors que Jacques Chirac faisait sa dernière allocution radio-télévisée en tant que président de la République, Alain Juppé était entendu comme témoin dans une affaire d'emplois présumés fictifs. L'audition, commencée vers 18h30 à la Division nationale des investigations financières (DNIF), a duré près de quatre heures. Alain Juppé était interrogé en qualité d'ancien adjoint aux Finances de Jacques Chirac à la mairie de Paris, et d'ancien secrétaire général du RPR, sur commission rogatoire de la juge d'instruction de Paris Xavière Simeoni. Le dossier de la juge Simeoni, instruit depuis 1998, vise une quarantaine d'emplois présumés fictifs accordés à des personnalités RPR ou à leurs proches, au sein même du cabinet du maire de Paris Jacques Chirac, dans les années 80 et 90. En tout, trois dossiers d'emplois fictifs à la mairie de Paris intéresse la justice. Alain Juppé a déjà été condamné en appel à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans une de ces autres affaires concernant des emplois fictifs à la mairie de Paris, en décembre 2004 à Versailles. Sa peine purgée, il a repris son mandat de maire de Bordeaux en octobre 2006 après un an d'exil au Québec. Il est maintenant pressenti pour devenir le numéro 2 du gouvernement de Nicolas Sarkozy où il prendrait la tête d'un nouveau ministère de l'Environnement élargi. Il est par ailleurs, pour l'instant, candidat investi pour l'UMP pour les législatives à Bordeaux. Cette affaire est aussi susceptible de conduire à une audition de Jacques Chirac à partir du 16 juin, quand il perdra définitivement l'immunité pénale dont il a bénéficié durant ses douze années à l'Elysée. Par ailleurs, quatre directeurs de cabinet successifs de Jacques Chirac à l'Hôtel de Ville de Paris entre 1983 et 1995, Robert Pandraud, Daniel Naftalski, Michel Roussin et Rémy Chardon, sont déjà mis en examen dans le dossier pour "détournement de fonds publics". Ils ont signé les contrats de travail litigieux. Sont aussi poursuivis comme bénéficiaires présumés d'emplois fictifs, en qualité de "chargés de mission", le député sortant UMP Jean de Gaulle, petit-fils du général, un frère du président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré, François Debré ou encore Michèle de Charette, épouse de l'ex-ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette. L'ancien secrétaire général du syndicat Force ouvrière, Marc Blondel, est aussi mis en examen car son chauffeur était payé au titre du cabinet Chirac. Le dossier a montré que plusieurs collaborateurs de Jacques Chirac en Corrèze, son ancien fief de député, bénéficiaient également de salaires de "chargés de mission" à son cabinet parisien. Enfin, un contrat litigieux signé de la main de Jacques Chirac, concernant un ancien préfet de Paris, figure au dossier.