Brice Hortefeux se met à dos les inspecteurs du travail

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Depuis la publication d'un nouveau décret qui fixe les compétences du ministère de l'Immigration, les inspecteurs du travail craignent d'être utilisés par Brice Hortefeux pour aller contrôler dans les entreprises les travailleurs sans papiers. Des contrôles sur le seul critère de la nationalité contraires à la loi et qui ne font pas partie de leurs missions. Les inspecteurs du travail ont déposé un recours devant le conseil d'Etat.

A la différence des services de police, les inspecteurs du travail peuvent entrer dans n'importe quelle entreprise, de jour ou de nuit, et sans l'autorisation d'un juge, pour aller contrôler les employeurs et leurs salariés. C'est ce feu vert permanent que le ministre de l'Immigration et de l'identité nationale Brice Hortefeux semble vouloir utiliser pour renforcer les contrôles sur les employés sans papiers. Un nouveau décret publié le 1er juin délimite ainsi plus largement les compétences du ministère de l'Immigration en intégrant parmi ses services la Direction générale du travail. Quatre syndicats d'inspecteurs du travail ont déposé un recours contre ce texte en conseil d'Etat pour demander son annulation. Pour Martine Corneloup, inspectrice du travail et responsable CGT, le rôle de l'inspecteur du travail c'est de "protéger les salariés et contrôler les employeurs", pas de contrôler le travail illégal spécifique des étrangers. Car un tel délit, en droit français, n'existe pas. Les syndicats dénoncent ainsi une distinction par l'origine raciale ou ethnique, discriminatoire et donc parfaitement illégale. Ils craignent aussi de devoir partir à la chasse aux employés sans-papiers alors que leur rôle est de contrôler les employeurs. Les inspecteurs du travail rappellent au passage que les cas d'employeurs étrangers qui utilisent des travailleurs illégaux représentent moins de 10% des verbalisations.