Blair, émissaire de la paix au Proche-Orient ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Tony Blair quitte mercredi son poste de Premier ministre mais les propositions ne manquent pas pour qu'il continue de jouer un rôle important sur la scène internationale. Les médiateurs internationaux sur le Proche-Orient ont entamé des discussions à Jérusalem, qui pourraient déboucher sur sa nomination comme émissaire du "quartet" avec pour objectif de relancer les perspectives de paix après la prise de contrôle de la bande de Gaza par les forces du Hamas.

Après dix ans de bons et loyaux services au 10 Downing Street, Tony Blair va quitter mercredi son poste de Premier ministre. Il pourrait être nommé émissaire du Quartet pour le Proche-Orient, qui regroupe Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies. Des représentants du quartet, réunis au consulat des Etats-Unis à Jérusalem, ont évoqué ce mardi le rôle qu'aura à jouer le nouvel émissaire, au moment où Washington pousse Israël à s'engager à des négociations sur le cadre d'un futur Etat palestinien. Washington a confirmé que les membres du quartet discutaient de la nomination d'un émissaire chargé d'aider le président palestinien Mahmoud Abbas, soutenu par l'Occident et Israël, à consolider les institutions d'un futur Etat et à mettre en oeuvre des réformes politiques et économiques. Devant des journalistes, à Londres, Tony Blair a estimé mardi que "quiconque s'intéresse à une plus grande paix et stabilité dans le monde sait qu'une solution durable du conflit israélo-palestinien est essentielle". "Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, je ferai tout ce que je peux pour contribuer à l'élaboration d'une telle solution", a-t-il ajouté. Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert seraient favorables à la nomination de Tony Blair. Mais le futur ex-premier ministre britannique devra au préalable surmonter certaines réticences de la part de l'UE et de la Russie, qui craignent que son engagement aux côtés des Etats-Unis dans la guerre en Irak ne nuise à ses relations avec le monde arabe. Sami Abou Zouhri, haut responsable du Hamas, a d'ailleurs souligné que "les nôtres voient Blair d'un mauvais oeil, même s'il n'a rien proposé de précis". Le précédent émissaire du quartet, l'ancien président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, s'était consacré surtout aux problèmes économiques. Frustré de ne pouvoir faire avancer davantage les choses, il a démissionné, en grande partie à cause des réticences d'Israël à se conformer aux accords obtenus sous l'égide des Etats-Unis.