Bernard Kouchner, "humilié" mais "loyal"

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
La publication de sa lettre de démission embarrasse le ministre des Affaires étrangères .

Le ministre des Affaires étrangères est sur le départ, comme le confirme l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur. Mais le malaise de Bernard Kouchner ne s’arrête pas là : dans une lettre de démission, remise le 25 août au chef de l'Etat et publiée par l’hebdomadaire, il se plaint de subir des "humiliations" des conseillers du président Nicolas Sarkozy.

Dans cette même lettre, Bernard Kouchner parle aussi "d'inflexion sécuritaire" et prend acte de "la fin de l'ouverture" à gauche opérée par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée au pouvoir en 2007.

Le ministre s'est empressé de réagir mercredi soir, par le biais d'un communiqué de mise au point : "ayant pris connaissance d'informations de presse concernant mes relations avec l'Elysée, je souhaite réaffirmer que mes rapports avec le Chef de l'Etat ont toujours été empreints de loyauté et de sincérité". Et le ministre d'ajouter : "je reste pleinement engagé dans la mise en œuvre de la politique étrangère de la France, telle que définie par le président de la République, conformément à la pratique institutionnelle de la Ve république".

Remercié au prochain remaniement

Les velléités de démission de Bernard Kouchner avaient déjà été rendues publiques par RTL fin septembre, avant que le ministre des Affaires étrangères ne démente l’information.

Dans l’optique d’un remaniement ministériel préparé par le président de la République pour l'automne, Bernard Kouchner figure sur la liste des partants, un scénario jugé plausible par la classe politique et au sein même du ministère. D’autant que le ministre aurait été écarté de certains dossiers sensibles, notamment ceux concernant le futur G20 ou la diplomatie africaine de la France.

En mai dernier, il avait déjà évoqué son malaise dans les colonnes du quotidien Le Parisien, déclarant : "je ne vous dis pas que, de temps en temps, je n'enrage pas mais j'ai l'impression de travailler tout à fait correctement". Les propos du ministre visaient notamment le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte.

Recasé en tant que "défenseur des droits“ ?

Dans la lettre publiée par Le Nouvel Observateur, Bernard Kouchner remercie aussi le chef de l'Etat de lui avoir proposé le 3 août le poste bientôt à pourvoir de "Défenseur des droits", une fonction créée en juin par une loi organique. Il précise dans sa lettre y réfléchir, ajoute l'hebdomadaire.

Ce poste doit remplacer celui de Médiateur de la République. Il supervisera trois institutions: Défenseur des enfants (créé en 2000), Commission nationale de déontologie de la Sécurité (CNDS, 2000) et la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité).