Bayrou veut que règne la loi du plus juste

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Administrator User , modifié à
François Bayrou, qui endosse actuellement le rôle du troisième homme dans la course à l'Elysée, a développé hier soir à Bordeaux sa vision d'une République honnête, où règne "la loi du plus juste". Le président de l'UDF a demandé d'en finir avec le "modèle de la loi du plus fort, de la loi du plus riche".

Galvanisé par l'intérêt que suscite ses scores dans les sondages, François Bayrou entend jouer le trublion dans le duel Sarkozy-Royal. En meeting hier soir à Bordeaux, sur les terres d'Alain Juppé, le président de l'UDF a renvoyé dos à dos le candidat de l'UMP et l'élue socialiste. Il a beaucoup parlé de l'école, de la présence de l'Etat dans les quartiers, de la loi du "plus juste". "Nous sommes des gens simples. Nous voulons une République honnête", a-t-il d'abord lancé devant 4.000 personnes - selon les organisateurs - réunies au palais des Congrès de Bordeaux-Lac. Assis à une tribune sur fond orange, entouré de jeunes, le président de l'UDF a demandé d'en finir avec le "modèle de la loi du plus fort, de la loi du plus riche". "Nous, le peuple français, nous portons un autre modèle (...), c'est la loi du plus juste", a-t-il lancé sous les applaudissements. A 74 jours du premier tour, François Bayrou a consacré aux questions sociales le premier des cinq discours de programme qu'il prononcera ces prochaines semaines. Evoquant longuement les problèmes des quartiers difficiles, il a proposé tour à tour de "mettre du logement social dans tous les programmes de logement, de "faire de la mixité partout" et de simplifier les aides.Le leader centriste veut faire de l'activité le "socle" de son plan de lutte contre l'exclusion. "Toute personne réduit à l'inactivité qui a les capacités physiques et mentales nécessaires, je veux qu'on lui offre une activité au service de la société (afin de répondre aux) besoins immenses non satisfaits, parce que non rentables, dans la société française", a-t-il proposé. Ensuite, l'ancien ministre de l'Education a plaidé pour un "retour de la République" dans les quartiers, sous la forme de sous-préfets recrutés localement, et réitéré l'idée d'un service civique obligatoire de six mois. En somme, "un Etat plus léger partout où ça va bien et un Etat plus présent partout où ça va mal". Arrivé et reparti sous les ovations, devant une nuée de photographes, Bayrou s'est offert quelques bains de foule, encouragé par des "François président". En présence de plusieurs élus, dont les députés Jean-Marie Cavada et Jean Lassalle, il s'est dit "porté par une vague". "Et cette vague-là, elle ne s'arrêtera pas", a-t-il assuré, plus que jamais convaincu qu'il sera "la" surprise de la présidentielle.