Bayrou se voit en "président du peuple"

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Administrator User , modifié à
En meeting au Zénith de Paris devant 6.500 personnes, François Bayrou s'est dit mercredi soir à même de mener la "révolution pacifique" dont la France a, selon lui, besoin. Le candidat UDF s'est présenté en "président du peuple" et a promis qu'il ne prendrait pas de décision "dans le dos" des Français.

Dans un discours très applaudi par 6.500 personnes et ponctué de "Bayrou président", le candidat de l'UDF à la présidentielle a détaillé durant un discours de plus d'une heure et demie sa vision d'un pays qui "retrouve confiance", opposant son "vivre ensemble" à la "division" prônée par son rival de l'UMP Nicolas Sarkozy. "La France a besoin d'une révolution pacifique. La France a besoin de remettre à leur place ces puissants assurés de leur puissance", a déclaré François Bayrou devant une salle comble où nombre de spectateurs avaient revêtu un T-shirt orange, la couleur fétiche du candidat centriste. Le candidat béarnais a pris pour cible à maintes reprises Nicolas Sarkozy, qui a reçu dans la matinée le soutien du président Jacques Chirac. Après avoir salué le choix du chef de l'Etat de ne pas s'engager dans le conflit en Irak en 2003, il s'est dit "en désaccord radical avec la manière dont la France a été gouvernée depuis 12 ans". Mais c'est à Nicolas Sarkozy, l'homme "qui voudrait que la France soit l'Amérique", qu'il a réservé ses piques les plus pointues. "Je veux que (les Français) sachent que leur président fera tout non pas pour les opposer mais pour les faire vivre ensemble", a-t-il lancé à l'adresse du président de l'UMP, à qui François Bayrou souhaite être opposé s'il accède au second tour. François Bayrou a fustigé le "mépris" de Nicolas Sarkozy à l'égard du monde paysan, opposant sa vision d'un "président du peuple" à celui "du Cac 40". "Si je dois choisir entre être le président du Cac 40 et celui des ouvriers et des paysans, et des artisans, et des enseignants, des médecins et des infirmières, mon choix est tout fait. Il n'y a de président que président du peuple", a-t-il dit. Fidèle à son credo de ne faire aucune promesse qu'il ne pourrait tenir, François Bayrou a aussi rappelé qu'il ne prendrait pas de décision "dans le dos" des Français. "Les réformes avanceront à partir du jour où les Français se verront reconnaître le rôle de citoyens et non pas la condition de sujets qui n'ont qu'à supporter des décisions prises sans eux", a dit François Bayrou, qui souhaite soumettre à référendum la réforme des retraites et une nouvelle version du traité constitutionnel européen rejeté le 29 mai 2005. Dans un chapitre international plus long qu'à l'habitude, François Bayrou a évoqué la "tragédie du Darfour" et invité l'Europe à s'impliquer davantage au Proche-Orient. Chiffres à l'appui, l'élu pyrénéen s'est mis à la place des ouvriers et des retraités, de ceux qui "après une vie de travail", sont "réduits à une retraite de 641 euros par mois" - le montant de la pension de sa mère. "Si je suis président de la République, je ne changerai pas", a-t-il dit à l'adresse de son épouse, de sa mère et de ses enfants, dont certains étaient dans la salle. "Je serai président avec ce bagage de tendresse, d'amitié, de paternité, de culture de mon pays, de sens de notre histoire, de goût de changer les choses qu'ils m'ont donné ou qu'ils ont partagé avec moi. Je n'abandonnerai rien". "Il n'y avait pas de meilleur jour pour le dire que le jour du printemps. Vive la France et vive la vie", a-t-il conclu, avant une dernière Marseillaise.