Bayrou en appelle "aux humanistes"

Le candidat centriste estime que Sarkozy joue la division
Le candidat centriste estime que Sarkozy joue la division © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le centriste fustige la dérive droitière de Nicolas Sarkozy.

Contre le camp de la droite dure, celui des humanistes et des Républicains. C’est à ces derniers que François Bayrou a fait appel samedi, en guise de réponse aux propositions de référendums sur les chômeurs et les étrangers formulées par Nicolas Sarkozy.

Pour le candidat Modem à la présidentielle, le président de la République puise "dans le grand grenier à voix" de l’extrême-droite en laissant entendre que "le chômeur et l'étranger sont les deux responsables de la maladie du pays".

"Nous sommes la société, nous France, nous sommes la civilisation, puisqu'ils aiment tant parler de civilisation, nous sommes depuis deux mille ans la civilisation qui refuse de faire de l'étranger et du chômeur les coupables de nos maux", a-t-il martelé en ouverture d'un forum consacré au "contrat social".

Une campagne "de division des Français"

François Bayrou a fait part de son profond désaccord avec un calcul qu’il considère électoraliste. "Le moment est venu de dire 'c'est assez, ça suffit, stop ! nous n'irons pas dans cette direction", a-t-il déclaré. Le candidat centriste accuse Nicolas Sarkozy de diviser encore plus le pays avec de telles propositions. "J'affirme que la droite républicaine française, pas plus que la gauche, ne peuvent l'accepter", a-t-il dit, affirmant qu'aucun des présidents de la Ve République, du général de Gaulle à François Mitterrand, n'auraient pu offrir une telle perspective à l'ouverture d'une campagne électorale.           

Selon lui, les propos de Nicolas Sarkozy dessinent une campagne électorale "qui est en réalité celle de la division des Français, du choix d'un certain nombre de cibles proposées à l'exaspération collective". "Notre projet de société, que je crois en phase avec le projet de société historique et républicain de la France, porte un nom simple: il s'appelle humanisme", a-t-il expliqué.  

Borloo aussi mécontent

Certains dans l’entourage de François Bayrou veulent croire que la dérive droitière de Nicolas Sarkozy, qui transparaît dans son entretien au Figaro Magazine, bénéficiera au candidat Modem. Ils rêvent même d'un appel de députés UMP choqués par le virage de Nicolas Sarkozy en faveur de leur champion, rapporte même Libération.

Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre de l’Ecologie, a lui aussi signalé son désaccord avec les déclarations récentes de Nicolas Sarkozy. "Nicolas prend des positions qui vont m'obliger à réagir. Moi, je ne suis pas d'accord", aurait dit, selon Le Figaro, le président du Parti radical à l'occasion d'un déplacement à Valenciennes du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu.