Bayrou défend le droit des citoyens au débat à l'Assemblée

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A cinq jours d'un premier tour des législatives à haut risque pour le Mouvement démocrate, François Bayrou a fermement défendu mardi soir le droit des citoyens de bénéficier d'un débat parlementaire. Le député béarnais était en meeting au gymnase Japy à Paris, entouré des 21 candidats parisiens du MoDem, que les sondages créditent de 8 à 10% au premier tour et de moins de dix députés au final.

"Le devoir de débat, le droit pour les citoyens d'avoir un débat, c'est un des premiers droits de la démocratie", a lancé François Bayrou devant 1.500 personnes au gymnase Japy dans le XIe arrondissement de Paris. En meeting mardi soir, le député béarnais, prétendant à sa propre succession dans les Pyrénées-Atlantiques, était entouré des 21 candidats (douze femmes et neuf hommes) parisiens du MoDem, à qui les sondages donnent peu de chances de l'emporter le 17 juin. "On a le devoir de débattre et on ne peut pas le faire si l'Assemblée nationale appartient seulement au monopole d'un parti", a-t-il souligné, alors que les sondages prédisent une très large victoire de l'UMP aux législatives des 10 et 17 juin. "Si le Parlement ne sert qu'à voter 'oui' (...), qu'à adopter sans contradiction, sans débat, les textes qui lui seront soumis (...), les citoyens perdront leur premier droit, celui d'être informés (...) de l'importance des choix qui vont être pris en leur nom", a encore plaidé le président du MoDem, pour qui une attitude indépendante servira aussi à "réhabiliter le Parlement de la République". François Bayrou s'est démarqué du Parti socialiste. Il a affirmé qu'il détestait "l'opposition systématique au moins autant que l'adhésion systématique". "Ce que je n'aime pas c'est la mécanique et je vous propose de remplacer le vote mécanique par un vote réfléchi, indépendant, un vote libre par des députés qui font leur boulot de députés", a-t-il dit devant un public conquis. Malgré sa victoire le 6 mai, "il n'est pas vrai que le programme de Nicolas Sarkozy ait été point par point avalisé par les électeurs", a fait remarquer François Bayrou. Et de donner en exemple la question de la dette, reléguée selon lui au second plan par le nouveau pouvoir. Autres sujets de débat nécessaire au Parlement, selon le fondateur du MoDem : le projet de franchises "qui rendront non remboursables une partie des dépenses de santé" et la réforme de la carte scolaire qui aura pour conséquence de "créer des établissements de troisième classe, où personne ne voudra aller". "Ce sont les plus faibles qui sont ciblés et les plus avantagés qui sont épargnés", a-t-il dénoncé. Avant François Bayrou, plusieurs candidats ont pris la parole, à commencer par son ancienne directrice de campagne, Marielle de Sarnez, candidate dans le XIVe arrondissement. Pour la député européenne, "l'enjeu fondamental" de cette élection est celui de "la démocratie" et "du pluralisme, c'est-à-dire la reconnaissance des différents courants politiques et sensibilités au sein de notre Parlement". "La démocratie, ce sont des contre-pouvoirs", a-t-elle fait remarquer. "Voter orange, c'est voter pour la démocratie". Premier à prendre la parole, Olivier Pagès, ancien Vert aujourd'hui candidat du MoDem dans la 6e circonscription, a expliqué la raison de son engagement. "La voie ouverte par François Bayrou me paraît être la seule réponse pour une rénovation de la vie politique qui dépasse les vieux clivages, les idéologies d'hier", a-t-il dit. Une autre ancienne militante écologiste, Violette Baranda, et une ancienne du Parti radical, Fadila Mehal, ont elles aussi raconté leur chemin vers l'UDF-Mouvement démocrate, parti créé le 10 mai après la présidentielle où François Bayrou a recueilli 18,6% au premier tour. Le chef d'orchestre Claire Gibault, candidate dans la 4e circonscription, a dit vivre la campagne des législatives "avec un bonheur extraordinaire". "Je suis fière d'être du côté de la fidélité et de la loyauté et ça, ça donne une énergie fantastique", a dit l'élue européenne sous les applaudissements, alors qu'une majorité de députés UDF sortants ont choisi de rallier Nicolas Sarkozy et de créer un parti, le Nouveau Centre.