A chaque nouvelle région visitée, son lot de cadavres. Au Bangladesh, l'un des pays les plus pauvres du monde, le bilan humain après le passage du cyclone Sidr ne cesse de s'alourdir. Le dernier décompte officiel, quatre jours après la catastrophe, fait état de 2.580 victimes mais le Croissant Rouge redoute la mort de 10.000 personnes. Un millier de pêcheurs seraient ainsi toujours portés disparus dans le golfe du Bengale. L'urgence est désormais de porter secours aux survivants qui se trouvent dans le dénuement le plus complet.
Ils sont trois millions de rescapés évacués des régions côtières inondées ou d'habitants des maisons et villages détruits par la tempête, à manquer de vivres, d'eau potable et de médicaments. La Croix-Rouge bangladaise a calculé de son côté que "900.000 familles étaient dans le besoin", soit sept millions de personnes. C'est désormais l'ombre des épidémies, véhiculées par l'eau stagnante, qui plane sur le Bangladesh. A plus long terme, les récoltes de riz étant détruites, les autorités redoutent une famine. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam) largue déjà par hélicoptère des biscuits énergétiques aux personnes bloquées dans des secteurs inaccessibles.
Mais le Pam a lancé lundi un appel à l'aide plus global pour faire face à l'ampleur de la catastrophe. La Commission européenne a décidé de son côté lundi de quadrupler l'aide allouée au Bangladesh après le passage du cyclone Sidr, qui passe de 1,5 à 6,5 millions d'euros. En France, le Secours populaire français a lancé un appel aux dons, via notamment son site internet (www.secourspopulaire.fr).
Sidr est l'un des pires cyclones que le Bangladesh ait dû affronter dans son histoire. Le pays a été ravagé par un ouragan en 1970, qui avait fait un demi-million de morts, et par un raz-de-marée cyclonique en 1991, qui avait tué 138.000 personnes. Des centaines de villages ont été rayés de la carte.