Bagarre droite-gauche autour de la Gare du Nord

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Administrator User , modifié à
Les violences qui ont opposé jeunes et forces de l'ordre en Gare du Nord mardi soir provoquent une nouvelle confrontation droite-gauche en pleine campagne électorale. Ségolène Royal dénonce un échec de la droite en matière de sécurité. François Baroin, qui s'est rendu sur place, dénonce, lui, toute exploitation politique déplacée des affrontements.

La remise aux gendarmes, par des agents de la RATP, d'un voyageur dépourvu de titre de transport et s'avérant être en situation irrégulière a dégénéré, mardi soir, en affrontements entre policiers et groupes de jeunes jusque tard dans la nuit. Treize personnes, dont cinq mineurs, ont été appréhendées par les forces de l'ordre. Le nouveau ministre de l'Intérieur, François Baroin, a jugé "ces violences inacceptables" et souhaité des suites judiciaires, mercredi au micro de Jean-Pierre Elkabbach. De son côté, la gauche accuse son prédécesseur place Beauvau, Nicolas Sarkozy, d'avoir instauré dans le pays "une logique d'affrontement". "En cinq ans d'un gouvernement d'une droite qui avait fait de la sécurité son thème de campagne, on voit que c'est l'échec sur toute la ligne", a estimé Ségolène Royal sur Canal+. Pour la candidate communiste Marie-George Buffet, les violences de la Gare du Nord sont "une nouvelle illustration de l'échec de Nicolas Sarkozy" qui "a semé depuis plusieurs années les graines d'une situation explosive." L'altermondialiste José Bové a également estimé que le président de l'UMP avait créé un climat tel "qu'un incident, même mineur, pouvait déraper comme mardi soir." "C'est une société qui a des tensions extrêmement fortes, dans laquelle il y a des rancoeurs, (où) un certain de nombre de catégories de jeunes et de moins jeunes ont le sentiment d'être en affrontement avec d'autres catégories, comme les policiers", a renchéri le candidat UDF, François Bayrou. Nicolas Sarkozy a répliqué que les incidents étaient les effets d'une "pensée unique". "Ce n'est pas du tout un climat dans le pays. C'est parce que depuis des années, une idéologie post-soixante-huitarde a conduit à tolérer l'intolérable", a déclaré le candidat de l'UMP Gare du Nord, où il s'apprêtait à prendre un train pour Lille. Accueilli aux cris de "provocation" lancés par quelques usagers, il s'est dit "du côté de ceux qui payent leur billet de train et qui n'acceptent pas qu'on démolisse les gares". Certains syndicats de police, comme Synergie-Officiers, ont abondé dans le sens de l'ex-ministre de l'Intérieur, déplorant que "certains professionnels de la bonne conscience s'obstinent à idéaliser des 'jeunes'". D'autres, comme le SG-FO, s'inquiètent d'un risque "d'hystérisation" des rapports entre les forces de l'ordre et la jeunesse et appellent le futur gouvernement issu des élections de juin à "renouer les liens entre la police et la population."