BCE : Hollande "se félicite" mais...

François Hollande a salué vendredi l'annonce du lancement du programme d'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne et assuré que la France continuerait à se réformer.
François Hollande a salué vendredi l'annonce du lancement du programme d'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne et assuré que la France continuerait à se réformer. © AFP
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avec agences et , modifié à
RÉACTION - La BCE a lancé jeudi un vaste programme de rachats d'obligations d’État.

"Dans le respect de son indépendance, je ne peux que me féliciter de ces décisions". François Hollande s'est réjoui vendredi des rachats massifs de dettes annoncé la veille par la Banque centrale européenne (BCE), lors d'une courte déclaration à son arrivée au Forum économique mondial de Davos. Selon le chef de l'Etat français, la BCE joue son rôle quand elle "lutte contre le chômage" et fait "en sorte que la croissance soit prioritaire".

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Ne pas arrêter les réformes. Mais le président de la République prévient : ces décisions "ne doivent pas nous empêcher de faire nos réformes. Ce serait trop simple de dire : 'puisque la Banque centrale européenne a mis des liquidités, va favoriser la croissance, nous n'aurions plus rien à faire.' Non". "Nous devrons toujours être compétitifs, attractifs, et faire que l'innovation soit au cœur de nos politiques", a renchéri François Hollande.

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Une décision historique. La BCE a franchi jeudi l'étape ultime en matière de politique monétaire en lançant un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité. A partir du mois de mars, la BCE va racheter 60 milliards d'euros par mois de dette publique et privée, et ce jusqu'en septembre 2016.

En lançant l'offensive monétaire, le président de la BCE, Mario Draghi, a pris une décision historique puisque cette institution avait toujours refusé de racheter des titres de dette. D'abord car ce n'est pas sa mission - son objectif est de maintenir l'inflation aux alentours de 2% -, et ensuite parce que cette manœuvre inquiète les pays du nord de l'Europe. Ces derniers redoutent que les pays les moins sérieux sur le plan budgétaire y voient un signe que, même s'ils accumulent les dettes, la BCE sera toujours là pour les éponger.

Si une partie des titres de dette que la BCE a racheté ne sont jamais remboursés, cette dernière a d'ailleurs prévenu que les pertes seront assumées collectivement par l'ensemble des Etats de la zone euro.

>> Écoutez le décryptage de l'éditorialiste Eric Le Boucher à ce sujet :

La BCE frappe un grand couppar Europe1fr