Attentat en Tunisie : "un troisième agresseur court encore"

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LE GRAND RENDEZ-VOUS - Le  président tunisien Béji était l'invité dimanche de Jean-Pierre Elkabbach d'Europe 1, Christophe Ayad du Monde et Michaël Darmon d'ITélé. Il revient sur l'attaque du musée du Bardo.

"Je ressens beaucoup d’émotion parce que je venais ici quand j’étais gosse et notre instituteur nous apprenait l’Histoire de la Tunisie. Une Histoire formidable, c’est l’Histoire de l’humanité", a confié dimanche au micro d'Europe 1 et en direct du musée du Bardo, le président tunisien Béji Caïd Essebsi. Quatre jours après l'attaque meurtrière qui a couté la vie à 20 touristes étrangers, le président tunisien est l'invité du Grand Rendez-vous Europe 1, Le Monde ITélé. Cette interview, initialement prévue en direct du Palais présidentiel de Carthage, a été déplacée au sein du musée, selon les vœux du chef d’État.

Une stèle au Bardo et une marche d'ici le 29 mars. "Aujourd'hui, je ressens beaucoup plus d’émotion parce que je suis venu après un drame. Un drame pour les Tunisiens, mais je pense aussi pour tous les hommes. Parce que des femmes, des hommes sont venus pour admirer cette richesse de l’humanité mais sont en réalité tombés sur des fanatiques", déploré Béji Caïd Essebsi. "Ce ne sont pas des choses que l’on peut oublier et je vous assure que toute la Tunisie est traumatisée", a-t-il poursuivi.

 "Le gouvernement va poser une stèle avec les noms de tous ceux qui ont disparu. Il y aura une marche de tous les tunisiens vers le Bardo d’ici le 29 mars", a précisé le président tunisien. "Le modèle de la Tunisie est le contre-modèle de ces gens-là et, croyez-moi, nous pensons que la souveraineté est l'affaire du peuple tunisien. Tant que nous serons là, nous serons debout et nous allons défendre notre modèle de société et nos acquis. Il n'est pas question que l'on puisse reculer devant ce fanatisme". 

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Un troisième agresseur identifié et en fuite. Interrogé sur l’avancée des investigations sur les auteurs de cette attaque, revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), le président Essesbsi a évoqué pour la première fois un troisième terroriste. "Il y avait trois agresseurs identifiés. Deux ont été exécutés mais un troisième court encore", a-t-il précisé, tandis que des images de vidéosurveillance enregistrées le jour de l’attaque et diffusées samedi montraient deux hommes armés de Kalachnikov évoluant dans le musée.

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"De toute façon il n’ira pas très loin. A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. Nous avons demandé au peuple (de nous aider à l’arrêter) parce que le peuple est lui-même intéressé à cela", a poursuivi le chef d’Etat. Y-a-t-il eu des failles dans la surveillance du musée du Bardo ? "Ce n’est pas la foire ici, on n’entre pas comme ça. Mais il y a eu des dysfonctionnements, l’enquête est en train de le déterminer", a indiqué Béji Caïd Essebsi, avant d'ajouter que les responsables "auront affaire à l’administration".

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"Le terrorisme n’a pas de tradition en Tunisie". Comment la Tunisie peut-elle se prémunir contre les menaces terroristes venus de pays voisins, comme la Libye, où les assaillants du Bardo ont été entraînés ? "La Libye est un de nos problèmes. Mais en Tunisie, nous avons des problèmes avec la région dans laquelle nous sommes. Mais le terrorisme en Tunisie n’a pas de tradition. C’est un terrorisme régional. Nous sommes en train de le combattre et les choses vont mieux maintenant, mais cela doit intéresser tous les pays de la région".

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Interrogé sur le terreau djihadiste que constitue la Tunisie, qui fournit le plus gros contingent de combattants étrangers au sein des rangs djihadistes en Irak et en Syrie, le président a estimé que le phénomène était récent. "Cela remonte aux trois dernières années", a-t-il précisé, alors que les services de renseignements estimeraient à environ 500 le nombre de djihadistes revenus sur le territoire tunisien. "Cela nous préoccupe. Ces gens qui sont revenus de Syrie ou d’ailleurs ne sont pas des enfants de cœur. Quels choix s’offrent à nous ? Ou on les mets en prison, ou on les tue, ou on les surveille. Quand on les surveille, il y a toujours des défaillances", a déploré le président. "Il faut que tout le monde comprenne que le terrorisme n'est pas uniquement une affaire tunisienne. Tout le monde est concerné, il n'y a pas un pays (qui ne l'est pas). Les Français en premier lieu et les Italiens aussi", a-t-il ajouté.

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