Arche de Zoé : polémique autour de la pension alimentaire des 6 détenus

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'armée française et le quai d'Orsay auraient demandé aux familles des six Français membres de l'Arche de Zoé emprisonnés au Tchad 2.000 euros par mois pour payer leurs frais de nourriture, selon l'un de leurs avocats Me Gilbert Collard. Une autre avocate a cependant précisé que le quai d'Orsay ne pressait pas les familles de payer. Le ministère de la Défense s'est dit prêt à "entendre les éventuelles difficultés que pourraient avoir les familles".

2.000 euros à verser chaque mois pour régler leurs frais de nourriture : selon Me Collard, c'est la somme qui aurait été demandée par l'armée française, relayée dans un premier temps vers le quai d'Orsay puis vers les familles des six Français détenus au Tchad dans le cadre de l'affaire de l'Arche de Zoé. Cette somme due correspondait à la ration alimentaire normalement donnée aux militaires français présents sur place. Le ministère de la Défense a lui nié jeudi facturer directement aux familles les rations des détenus mais s'est dit prêt "à entendre les éventuelles difficultés que pourraient avoir les familles" à régler ces frais qui avoisineraient les 3.000 euros, soit "196 rations" déjà données, pour solde de tout compte.

Depuis le 10 novembre dernier, le quai d'Orsay aurait en effet trouvé une formule "plus pérenne" pour garantir de la nourriture aux détenus, ne passant donc plus par le ministère de la Défense. Avant de connaître ces engagements, Me Gilbert Collard avait tenu à tirer la sonnette d'alarme. "Les familles n'étant plus en mesure de régler, l'armée ne fournira plus la nourriture, ce qui veut dire que nos compatriotes vont être soumis au bon vouloir alimentaire des autorités tchadiennes, et, dans le contexte de pénurie du Tchad, c'est véritablement dramatique" avait expliqué l'avocat. Evoquant une "vulgarité qui est vraiment insupportable", il avait demandé "aux autorités françaises d'avoir un minimum de décence". "On a du mal à comprendre comment, après les engagements qui ont été pris, l'armée ne fait pas un geste pour que nos compatriotes soient alimentés gratuitement" avait estimé Me Collard

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