Arche de Zoé : des "pieds nickelés" selon Marc Garmirian

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Marc Garmirian, journaliste à l'agence Capa, est rentré en France dans la nuit de dimanche à lundi. Il était l'un des journalistes poursuivis au Tchad dans l'affaire de L'Arche de Zoé. Il est l'invité exceptionnel d'Europe 1 dans Le Grand direct. En bonne santé, il raconte sa détention et défend son travail journalistique. Pour lui, les membres de L'Arche de Zoé sont "des pieds nickelés, des illuminés, des exaltés" mais "qui restent convaincus que leur mission est légitime".

"Ca va bien, je suis un peu fatigué mais ça va " : Marc Garmirian, journaliste à l'agence Capa, est rentré en France dans la nuit de dimanche à lundi après plusieurs jours de doute et d'incertitude au Tchad, inculpé un temps au même titre que les membres de L'Arche de Zoé. Il témoigne exceptionnellement au micro d'Europe 1 de ses conditions de détention, de son travail journalistique sur place et des motivations de L'Arche de Zoé.

Diffuser les images tournées au Tchad pour faire reconnaître le travail des journalistes, ça a été la stratégie d'Hervé Chabalier, le PDG de l'agence Capa, pour pousser les autorités tchadiennes à distinguer le sort des journalistes de celui des membres de L'Arche de Zoé. Pour Hervé Chabalier, la libération des journalistes est à la fois le fruit de la solidarité internationale mais aussi due à la mobilisation de Nicolas Sarkozy. "C'est vrai que le président Sarkozy a pris les choses en main et vous savez que quand le président prend les choses en main ça va vite en général " estime le PDG de l'agence Capa. Marc Garmirian se montre moins loquace sur le rôle du président de la République dans cette affaire.

"Des pieds nickelés", "des illuminés", "des exaltés", Marc Garmirian dresse un portrait sans concession de ceux qui affirment avoir voulu envoyer vers la France 103 orphelins originaires du Darfour. "Ils restent convaincus que leur mission est légitime" estime Marc Garmirian. A la question "c'était de l'enlèvement ?", le journaliste se montre plus prudent et ne peut répondre directement. Pour Hervé Chabalier, les membres de L'Arche de Zoé ont commis une faute principale : ils ont convaincu les parents ou les chefs de village d'emmener les enfants à l'orphelinat d'Abéché au Tchad. "Ils n'ont pas dit qu'à terme ils voulaient les emmener en France" estime Hervé Chabalier.

"Ca n'intéressait personne au départ" : Hervé Chabalier rappelle son entière responsabilité dans l'organisation même de ce reportage dont les grandes chaînes de télévision ne voulaient pas à l'origine : "on voulait aller raconter l'histoire d'une organisation humanitaire qui veut sortir des enfants du Darfour" explique-t-il. "Le choix a été fait en concertation avec l'agence de s'intéresser à leur activités parce que leur objectif semblait un peu énorme, sortir 300 enfants du Darfour" précise Marc Garmirian.