Angleterre : deux Françaises à la barre, les clandestins chinois absents

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Deux Françaises comparaissent depuis mardi devant le tribunal de Portsmouth (sud de l'Angleterre). Elles sont soupçonnées d'assistance à l'immigration clandestine après la découverte dans le coffre de leur voiture de deux Chinois en situation irrégulière. Le procès doit durer quatre jours. Les deux jeunes femmes affirment qu'elles n'ont pas remarqué la présence des clandestins. Problème : les deux Chinois ne pourront venir témoigner puisqu'ils ont disparu dans la nature depuis les faits.

Les deux jeunes femmes, Hanane Cherigui, une Franco-Marocaine de 27 ans, et Samia Bellazouz, une Franco-Algérienne de 29 ans, sont accusées par la justice britannique d'appartenir à un réseau de passeurs aidant des immigrants clandestins à entrer au Royaume-Uni. Leur procès s'est ouvert mardi devant le tribunal de Portsmouth dans le sud de l'Angleterre. A la barre, les deux Françaises ont réaffirmé qu'elles n'avaient pas remarqué la présence des deux clandestins. Une théorie que ne peuvent contredire les deux Chinois, absents du procès, échappés dans la nature depuis les faits.

Les deux accusées ont décidé de plaider non coupables, arguant d'une simple "négligence", pour n'avoir pas fermé leur coffre. L'accusation met elle en avant la forte somme d'argent en liquide retrouvée sur les deux jeunes femmes ainsi que le témoignage d'un des clandestins qui affirme être monté dans la voiture dès Paris. Mais ce sans-papier n'est pas présent à l'audience, la justice britannique n'a d'ailleurs aucune idée de l'endroit où il peut se trouver depuis sa libération il y a quelques mois avec son compagnon d'infortune. Son absence est une faille de taille pour l'accusation. Elle est le résultat d'une procédure automatique d'expulsion des clandestins de l'Angleterre vers la France où ils sont ensuite relâchés sans suivi.

Parties en voiture le 2 juin pour Londres pour y faire des achats, les deux amies originaires de la région parisienne sont contrôlées à Portsmouth par les douaniers. Ils découvrent deux clandestins chinois cachés dans le coffre de leur voiture. La justice anglaise soupçonne alors les jeunes Françaises d'appartenir à un réseau de passeurs aidant des immigrants clandestins à entrer au Royaume-Uni. Mais selon l'avocat de Hanane Cherigui, sa cliente "n'a pas du tout le profil. Elle a fait des études, ses parents sont parfaitement intégrés, elle devrait se marier trois semaines plus tard, elle devait signer une promesse d'achat pour une maison".

Maintenues en détention provisoire à la prison pour femmes à Ashford, au sud-ouest de Londres depuis leur arrestation, Hanane et Samia encourent une peine de prison maximale de 14 ans. Mais au regard de la jurisprudence, elles pourraient, si elles étaient reconnues coupables par le jury, être condamnées à une peine de 18 à 30 mois.