Allemagne : les salariés licenciés décident d'auto-produire leur vélo

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après la fermeture de leur usine décidée à la suite de son rachat par un fonds d'investissement américain, 135 ouvriers licenciés ont décidé de prendre les choses en main pour éviter la faillite. Depuis 80 jours, ils occupent leur entreprise et projettent désormais de relancer eux-mêmes la chaîne de production. Mais il leur faudra plus de 1.500 commandes pour rendre leur site rentable.

C'est l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. Dans le rôle du pot de terre, les salariés de l'usine Bike-Systems de Nordhausen, en ex-Allemagne de l'est. Dans le rôle du pot de fer, un fonds d'investissement venu du Texas, Lone Star, qui a racheté l'usine en 2005 avant de la fermer et d'arrêter la chaîne de production. Les 135 salariés ont refusé d'en rester là et occupent depuis 80 jours le site de montage. Dans deux semaines, ils pourraient même relancer l'usine et auto-produire symboliquement quelques vélos.

Ils ont déjà reçu 1.500 commandes venues de toute l'Europe pour leur vélo rouge, une bicyclette réputée pour sa robustesse. Le nom de ce nouveau deux-roues : "Strike bike". Avec ce système d'auto-production, les ex-salariés espèrent sauver leur usine et leurs emplois. Mais pour être rentables, il leur faudrait produire 16.000 vélos par mois. Avec ce coup de force, les 135 ouvriers espèrent surtout attirer l'attention d'un éventuel repreneur.

Pas sûr cependant que ce sursaut soit suffisant. L'administrateur judiciaire désigné dans cette affaire doit prendre une décision fin octobre et il semble s'acheminer vers la mise en faillite. Quant à la dernière paie des licenciés, elle remonte à début août. Ils vont donc peu à peu devoir repartir en quête d'un travail. Mission difficile dans cette région de Nordhausen où le taux de chômage dépasse les 16%, le double de la moyenne allemande.