Allemagne : l'idée d'un salaire maximum pour les patrons avance

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Selon un sondage récent et après des scandales à répétition, deux tiers des Allemands sont aujourd'hui pour limiter les salaires des grands dirigeants d'entreprise par un texte de loi. L'idée a même été reprise par la chancelière Angela Merkel qui a créé un groupe de travail parlementaire pour étudier cette possibilité.

"Est-il normal que les patrons qui échouent dans leur tâche soient augmentés ?", c'est la question qui a été posée à Angela Merkel, lors du dernier congrès de son parti. La chancelière allemande a ainsi relancé le débat en faveur du loi qui fixerait le montant maximum des salaires des grands dirigeants d'entreprise. Il s'est même élargi à tous les grands patrons, ceux qui remplissent leur mission comme les autres. Premier pas vers cette législation : la création d'un groupe de travail parlementaire.

Car la question est sensible en Allemagne. Siemens par exemple a fait savoir que son nouveau patron Peter Löscher, payé 1,7 million hors primes pour son premier trimestre à la tête de l'entreprise, avait été débauché au prix de 8,5 millions. Le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, serait lui le mieux payé outre-Rhin avec un salaire, primes comprises, de 13,21 millions. Selon un sondage publié le week-end dernier, 65% des Allemands sont favorables à l'instauration d'une limite maximale pour les salaires des patrons dans un contexte général où beaucoup d'entre eux estiment ne pas profiter assez des fruits de la croissance.

Même les ministres les plus à droite de la coalition au pouvoir en Allemagne semblent désormais favorables à cette idée. En revanche, les syndicats sont plutôt opposés à ce projet de salaire maximum car, selon le droit du travail allemand, ils ont déjà leur mot à dire sur ces salaires puisqu'ils participent au comité qui fixent à l'intérieur de chaque société, les revenus de ses dirigeants.