Allemagne : faut-il révéler le passé des anciens de la Stasi ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le débat sur le passé de certains citoyens allemands, anciens agents de la police politique en Allemagne de l'est, ressurgit en Allemagne. Entre les partisans de la transparence comme c'est le cas en Pologne et ceux de l'oubli au fil des années, le torchon brûle depuis la chute du Mur. Exemple dans la ville de Bernau, au nord de Berlin.

Au sein du conseil municipal de Bernau, une petite ville au nord de Berlin, en ex-Allemagne de l'Est, il y a un ancien psychiatre. Pendant six ans, avant que le Mur entre les deux Allemagnes ne tombe, il aurait été un agent de la Stasi, la police politique est-allemande. Il aurait ainsi dénoncé les citoyens qui ne se pliaient pas aux exigences du régime communiste, en fonction des confessions qu'on lui faisait, allongé sur son divan. Depuis plusieurs mois, certains membres du conseil municipal essaie de faire voter un arrêté qui donne le droit d'enquêter sur le passé de ses anciens dirigeants comme c'est le cas en Pologne par exemple où il est obligatoire de déclarer sur l'honneur que l'on n'a pas fait partie de la Stasi. Ce texte a été rejeté pour la troisième fois lors de la dernière réunion de l'équipe municipale. Mais le débat a été âpre : d'un côté, ceux qui estiment qu'un tel débat historique n'a pas sa place dans un conseil municipal, de l'autre ceux qui exigent la transparence de la part des élus. Dès la chute du mur de Berlin en 1989, les agents de la Stasi ont commencé à broyer leurs archives. Certains Allemands, tentés de faire oublier ce passé encombrant, ont laissé faire. Mais certains citoyens de la RDA ont occupé le siège de la police politique pour mettre en lieu sûr les dossiers. En août 1990, une loi impose le contrôle systématique du passé politique des futurs hauts fonctionnaires. Quelques grands responsables de la Stasi ont été condamnés, mais beaucoup se sont simplement reconvertis. A la fin du conseil municipal de Bernau, un homme s'est levé pour crier "honte sur vous" aux conseillers municipaux. Il fait partie des 80.000 victimes emprisonnées sur ordre des agents de la Stasi.