L'Allemagne avait prévu de fermer ses frontières aux travailleurs venus des pays de l'Est de l'Union européenne jusqu'en 2009 pour éviter tout dumping social. Changement de cap vendredi avec l'annonce d'Angela Merkel devant sa grande coalition réunie près de Berlin : la chancelière allemande a choisi de reprendre à son compte le principe d'immigration choisie. Une mesure qui suscite déjà la polémique dans un pays qui compte 3,7 millions de chômeurs. Angela Merkel avance elle un autre chiffre. Selon la chancelière, il manquerait 100.000 ingénieurs dans les entreprises allemandes. Un défaut de cerveaux qui coûterait à l'Allemagne 1% de son PIB. Pour pallier ce manque, la chancelière propose d'accueillir à partir du 1er novembre prochain, les ingénieurs étrangers spécialisés dans l'électronique et les machines-outils. Leur embauche sera sans condition alors qu'auparavant elle était conditionnée à une longue procédure qui devait démontrer qu'aucun Allemand n'aurait pu être engagé à cette place. Les travailleurs étrangers devront tout de même gagner 85.000 euros par an pour être embauché. Quant aux étudiants étrangers diplômés en Allemagne, ils obtiendront automatiquement un titre de travail pour trois ans. Mais dès cette réforme annoncée, Angela Merkel a immédiatement tenu à rassurer les chômeurs allemands. La chancelière a précisé que les chômeurs en reconversion, et en particulier les plus âgés d'entre eux, seraient prioritaires en cas d'embauche.