Algérie : les deux terroristes sont un "repenti" et un ancien du GIA

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après les deux attentats à la voiture piégée perpétrés mardi à Alger qui ont fait 37 morts, la police algérienne livre peu à peu des informations sur le profil des deux terroristes qui se sont fait sauter. Le premier, âgé de 30 ans, était un "repenti", sorti de prison à la faveur du programme de réconciliation nationale voulu par le président algérien. Le second était un vieil homme de 64 ans, ancien membre du GIA, dont les motivations sont plus difficiles à cerner.

Larbi Charef qui a fait exploser sa bombe mardi à Alger devant le conseil constitutionnel est un jeune homme de 30 ans originaire des quartiers pauvres de la capitale algérienne. Il vivait au crochet de sa famille depuis sa sortie de prison. Emprisonné il y a deux ans, c'était un "repenti", libéré à la faveur de la loi de réconciliation nationale voulue par le président Bouteflika pour tourner la page des années noires du terrorisme en Algérie. Depuis, il n'avait pas réussi à trouver du travail, sa famille était sans nouvelles de lui depuis un mois. Sur sa photo d'adieu, il pose armes à la main en guise message en faveur de la lutte armée.

Les motivations du second terroriste, Rabah Bechla, qui s'est lui fait sauter mardi dans une voiture piégée près des locaux de l'ONU, semblent plus difficiles à cerner. Car il ne s'agit pas là d'un jeune combattant poussé par la pauvreté mais d'un homme de 64 ans qui avait fait partie pendant dix ans du GIA qui possédait visiblement des terres et quelques économies. Certains journaux algériens évoquent une très grave maladie pour accréditer la thèse du geste de désespoir. D'autres sources parlent elles de la mort de ses deux fils, tués par les forces de sécurité, pour pencher en faveur d'un geste de vengeance.

Les deux attentats à la voiture piégée perpétrés mardi à Alger ont fait au total 37 morts selon un niveau bilan officiel diffusé vendredi par le ministère algérien de l'Intérieur. Ce décompte funèbre s'est alourdi jeudi avec la découverte de trois corps d'employés algériens de l'ONU sortis des décombres des locaux onusiens dans le quartier d'Hydra. Ces deux attaques ont été revendiquées par Al-Qaïda au Maghreb Islamique affiliée à la nébuleuse terroriste d'Oussama Ben Laden.