Alcatel-Lucent a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d'affaires à trois reprises au cours des derniers mois. Pour faire face à ces difficultés récurrentes, selon des informations du journal Les Echos, le conseil d'administration s'apprêterait à passer à l'action. Objectif : faire des économies pour améliorer la performance financière de l'équipementier. Et cela pourrait passer par un nouveau plan de restructuration, examiné le 30 octobre prochain.
Il s'agit bien d'un nouveau plan de restructuration car Alcatel-Lucent a déjà traversé une première crise en février dernier, lors de la fusion entre Alcatel et Lucent. 12.500 emplois avaient alors été supprimés dont 1.468 pour la France, dans le cadre d'un plan d'économies de 1,7 milliard d'euros sur trois ans. Parmi les nouvelles mesures avancées, la direction du groupe parle d'un programme de restructuration mais aussi de réductions supplémentaires de coûts "dans les régions où cela sera nécessaire". Sans écarter la possibilité de supprimer à nouveau des emplois.
La CFDT, qui vient juste de signer les conditions du dernier plan de suppression d'emplois, a estimé que de nouveaux licenciements seraient considérés "comme une déclaration de guerre par les salariés". L'Elysée, qui dit suivre de près le dossier, semble vouloir également éviter cette solution.
La procédure d'urgence exigée par le conseil d'administration du groupe prévoit que Patricia Russo, la directrice générale du groupe, qui est de plus en plus critiquée, rédige ce plan de restructuration qualifié de "plan d'urgence". Sauf si elle est, avant cela, elle aussi victime des turbulences et éjectée de son poste. "Encore un avertissement sur résultats et nous ne pourrons plus la soutenir" a précisé le conseil d'administration d'Alcatel-Lucent.