Alan Johnston goûte de nouveau à la liberté

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le journaliste britannique de la BBC a été relâché dans la nuit de mardi à mercredi à Gaza après 114 jours de captivité. Le mot "soulagé" est revenu sur la bouche de tous les dirigeants de la planète qui ont envoyé des messages de félicitations à Alan Johnston.

Seul correspondant permanent occidental dans la bande de Gaza, Alan Johnston avait été porté disparu le 12 mars et son véhicule retrouvé abandonné. Ses ravisseurs, qui l'ont libéré dans la nuit de mardi à mercredi, avaient dit appartenir à l'Armée de l'Islam, organisation s'inspirant d'Al Qaïda et liée à l'un des puissants clans de Gaza. Johnston, 45 ans, est apparu souriant et en forme à son arrivée en voiture à la résidence du dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, où il a été salué par ses collègues de la BBC. Le journaliste a quitté la bande de Gaza mercredi dans la matinée, direction Jérusalem, où il pourrait rester quelques jours à l'abri, dans le consultat britannique avant de regagner Londres. La BBC s'est déclarée "extrêmement soulagée" par l'issue heureuse de ces 114 jours de captivité. En direct sur la chaîne britannique, Johnston a déclaré à Gaza qu'il n'en revenait pas d'être libre et qu'il avait souvent eu très peur durant ses quatre mois de captivité. "Etre libre est tout bonnement la chose la plus formidable". Le journaliste a ajouté avoir suivi les événements à la radio durant la majeure partie de sa captivité et a remercié tous ceux qui, dans le monde entier, tout comme ses collègues de la BBC, l'avaient soutenu et avaient mené des efforts pour obtenir sa libération. "Les 16 dernières semaines ont été les pires de ma vie. C'était comme être enterré vivant", a-t-il dit, parlant d'"une expérience abominable." Alan Johnston a expliqué avoir été enfermé dans une pièce de 2m sur 2m50 et avoir été dans l'ensemble bien traité mais menacé de mort à certains moments. Ses geôliers l'ont battu durant la demi-heure qui a précédé sa libération. Les messages de soulagement sont parvenus du monde entier mercredi. Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères français, s'est félicité de cette libération et a appelé à la reprise des négociations de paix dans le conflit au Proche-Orient. Gordon Brown, le premier ministre britannique, a lui salué cette "bonne nouvelle" qui "va apporter un immense soulagement à sa famille et à ses amis et à tous ceux qui ont oeuvré à sa libération". "Nous sommes aux anges", a juste confié Margaret, la mère d'Alan Johnston. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a lui déclaré avoir "oeuvré sans relâche pour obtenir sa libération tout en accusant les ravisseurs d'être des hors-la-loi grandis dans un climat de violence et de haine". Selon Abou Moudjahed, des Comités de résistance populaire, aucune rançon n'a été versée et Johnston doit sa libération à une fatwa promulguée par Souleïman al Daya, l'une des plus hautes autorités religieuses de la bande de Gaza. Haniyeh a, pour sa part, déclaré que la libération du journaliste britannique confirmait le sérieux du mouvement radical islamiste dans sa volonté d'"imposer la sécurité et la stabilité et de maintenir la loi et l'ordre dans cette partie, qui nous est très chère, de notre patrie". Le Hamas, soucieux de montrer qu'il est en mesure de faire régner l'ordre dans la bande de Gaza après de nombreux mois de luttes interpalestiniennes, avait accru la pression sur les preneurs d'otages et encerclé leur repaire mardi soir. Il réussit là un joli coup politique.